En Côte d’Ivoire, à la frontière de Takikro, un homme de nationalité béninoise a été interpellé par des agents de la police criminelle spécialisés dans la lutte contre le travail des enfants. L’individu, identifié sous le nom de Firmin G., s’est présenté comme un maçon. Il a été arrêté alors qu’il se trouvait en compagnie de cinq mineurs, âgés de 9 à 17 ans.
Côte d’Ivoire : un réseau de trafic d’enfants dans le viseur des autorités
Firmin G. a été appréhendé le dimanche 16 mars alors qu’il tentait vraisemblablement de convoyer ces jeunes vers des chantiers de construction. Lors de son interrogatoire, il aurait avoué être un intermédiaire chargé de placer ces enfants auprès d’employeurs contre une somme comprise entre 100 000 et 200 000 FCFA.
Les premières investigations ont rapidement révélé l’existence d’un réseau organisé, impliquant plusieurs complices. Les forces de l’ordre poursuivent actuellement leurs enquêtes afin d’identifier et d’interpeller d’autres membres de ce trafic présumé d’enfants.
En attendant l’aboutissement des procédures judiciaires, Firmin G. a été placé à la disposition des autorités compétentes. Il devra répondre de ses actes devant la justice.
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Quant aux cinq mineurs, ils ont été confiés à une ONG locale, avec le soutien du service de lutte contre la traite des personnes de Bondoukou. Ces structures œuvrent à leur protection et à leur réinsertion afin d’éviter qu’ils ne retombent aux mains des trafiquants.
Comment la Côte d’Ivoire lutte contre la traite des personnes ?
Le gouvernement ivoirien renforce ses actions pour éradiquer la traite des personnes. La création du Comité national de lutte contre ce fléau et l’installation de cellules régionales dans les zones du Sud-Comoé, de Gontougo et du Poro en sont des exemples concrets.
Sur le plan juridique, la loi n°2016-1111 du 8 décembre 2016 a été adoptée pour prévenir et sanctionner la traite et l’exploitation, notamment celle des jeunes filles. En 2012, la Côte d’Ivoire a également ratifié la Convention de Palerme et ses protocoles additionnels. La législation prévoit des peines de 10 à 20 ans de prison et des amendes allant de 5 à 20 millions de FCFA pour les coupables de traite humaine.
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Pour renforcer la lutte, la Côte d’Ivoire a formé 99 magistrats, 363 officiers et agents de police judiciaire ainsi que 157 diplomates. De plus, un budget de 8,8 milliards de FCFA a été alloué à une stratégie nationale accompagnée d’un plan d’actions quinquennal. La coopération internationale et sous-régionale a également été renforcée pour assurer la protection et la prise en charge des victimes.
Les efforts du gouvernement portent leurs fruits. Entre 2019 et 2021, 419 plaintes ont été enregistrées, aboutissant à 115 poursuites et 88 condamnations. En 2022, 1 234 victimes ont été secourues, 56 placées en apprentissage et 49 trafiquants poursuivis. Depuis 2015, 107 Ivoiriens victimes de traite ont été rapatriés et, en 2022, 2 165 personnes ont bénéficié d’une prise en charge.