Les Ivoiriens se mobilisent contre Komé Bakary, un citoyen malien résidant en Côte d’Ivoire, accusé de multiples expropriations de familles ivoiriennes sur la base de faux documents. L’impunité dont il semble bénéficier a suscité une vague d’indignation, entraînant la création d’une pétition qui a déjà recueilli 12 148 signatures en moins de trois jours.
Komé Bakary, 12 148 signataires d’une pétition exigent son arrestation
Selon une enquête du journal d’investigation L’Éléphant Déchaîné, Komé Bakary aurait usé de faux documents, y compris pour son identité. Il posséderait à la fois une pièce d’identité malienne et une carte nationale ivoirienne, sur laquelle il est déclaré né à deux endroits différents : au Mali et à Abobo Gare/Bingerville en Côte d’Ivoire.
Mais au-delà de ces incohérences, c’est surtout son implication dans des affaires d’expropriation frauduleuse qui scandalise l’opinion publique. Depuis plusieurs années, il aurait spolié de nombreuses familles de leurs biens grâce à des documents falsifiés en complicité avec certains agents de l’administration.
Quand Komé Bakary brise des familles
C’est grâce aux actions de l’Imam Koné et de Mme Traoré sur les réseaux sociaux que les pratiques de Komé Bakary ont été révélées au grand jour. Il tente, depuis plusieurs années, et malgré des décisions de justice, de s’approprier illégalement les terrains de ces deux personnes, comme il l’a déjà fait avec plus de 16 autres victimes.
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Son modus operandi : repérer un terrain à fort potentiel commercial, puis se renseigner sur les documents en possession du propriétaire. S’ils ne sont pas en possession de l’ACD qui marque leur propriété définitive du bien, une procédure qui prend généralement du temps en Côte d’Ivoire, il crée de faux titres de propriété parallèles grâce à son réseau de complice pour contester la légitimité des ayants droit.
L’un des cas les plus marquants est celui de Mme Touré Hélène, une enseignante qui a vu sa maison détruite en 2013 sur la base d’un ACD (Arrêté de Concession Définitive) frauduleux. Bien que son bien ait été acquis légalement, Komé Bakary l’a expulsée avec sa famille, les jetant à la rue. Ses enfants, autrefois scolarisés dans leur quartier, ont été séparés de leurs parents, ce qui a gravement perturbé leur éducation et l’équilibre de la famille.
Après avoir détruit la maison de Mme Touré, Komé Bakary a tenté de lui revendre le terrain pour 50 millions de FCFA, selon les dires de la plaignante. Face à l’incapacité de cette famille à payer cette somme, il a finalement vendu le terrain à des opérateurs économiques, qui y ont construit un immeuble.
Côte d’Ivoire : Komé Bakary sous surveillance de la police
Pourtant, malgré les preuves du caractère frauduleux de l’ACD utilisé pour déclencher la procédure d’expropriation, la justice ivoirienne ne l’a toujours pas arrêté. Il est simplement sous le coup d’une interdiction de quitter le territoire, une décision jugée insuffisante par de nombreux citoyens.
Une mobilisation grandissante pour réclamer justice
Face à cette impunité, une pétition en ligne exigeant l’arrestation de Komé Bakary et la saisie de ses biens pour indemniser ses victimes a été lancée. Elle rencontre un succès fulgurant : en moins de trois jours, plus de 12 000 personnes l’ont déjà signée.
La question reste de savoir si cette mobilisation suffira à pousser les autorités ivoiriennes à prendre des mesures plus fermes contre cet homme dont les agissements ont brisé de nombreuses vies.
Lien de la pétition : « Arrêtez Komé Bakary ».