Se dirige-t-on vers une destitution de Tidjane Thiam de la présidence du PDCI RDA ? Il est convoqué par la justice pour clarifier la question de la nationalité qui violerait les dispositions de l’article 41 du statut du parti en son alinéa 1.
Tidjane Thiam n’est pas au bout de ses peines
Lorsqu’il briguait la présidence du PDCI-RDA, Tidjane ThiamA avait dû faire face à une demande d’annulation du congrès électif, déposée par deux militants du parti. Finalement, le congrès s’est déroulé à Yamoussoukro, où Thiam s’est fait élire avec une victoire écrasante de 96,5 %. On croyait les actions instiguées par des forces occultes derrière lui, mais non. En effet, une nouvelle plainte a été déposée pour demander sa destitution en raison de sa nationalité.
Quatre militants du PDCI-RDA, à savoir Boua Kamenan Joseph (section de Yopougon), Zérégbé Tiémoko Vincent (Dimbokro), Essoh Lath Demes (Cocody) et Yapo Abbé Kouao Lucien (section de Bouaké), ont porté plainte contre le président du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire, dont ils espèrent la destitution. La justice ivoirienne a d’ailleurs fixé une audience au Tribunal de première instance d’Abidjan pour le 27 février, avec une demande de comparution de Tidjane Thiam.
L’assignation en justice de Tidjane Thiam par des militants de son propre parti a été réceptionnée le mardi 18 février par le secrétariat de la présidence du PDCI. Récemment, le président du PDCI a publiquement engagé une démarche pour renoncer à sa nationalité française afin de se conformer aux conditions d’éligibilité à l’élection présidentielle de 2025. Ces plaignants souhaitent savoir avec quelle nationalité Tidjane Thiam a candidaté pour se faire élire président du parti : était-ce la française, l’ivoirienne ou les deux ? Ils espèrent que la justice clarifiera cette question et, selon eux, prononcera logiquement sa destitution de la présidence du PDCI-RDA.
La question que se pose l’opinion est de savoir ce que gagnent ces militants du PDCI à obtenir la destitution de leur propre président. S’agit-il d’une manœuvre de Jean-Louis Billon, cadre du parti, opposé à la candidature de Tidjane Thiam à la présidence de la Côte d’Ivoire sous la bannière du PDCI-RDA ? Sommes-nous autrement face à une action instiguée par le pouvoir ivoirien pour, une nouvelle fois, éliminer un adversaire redoutable en la perdonne de Tidjane Thiam après Laurent Gbagbo ?
Ces dernières semaines, des militants du RHDP, des journalistes proches de cette formation politique et certains intellectuels ont largement débattu de la question de la nationalité du président Tidjane Thiam. Celle-ci n’a pourtant jamais été cachée et ne semble pas constituer un obstacle majeur à sa candidature à la présidentielle de 2025. En effet, avec la nouvelle Constitution de 2016, la notion « ne s’être jamais prévalu d’une autre nationalité » a été retirée du texte. Au moment du dépôt des candidatures, les candidats doivent simplement être exclusivement de nationalité ivoirienne, ce qui devrait être le cas pour Thiam.
Les militants plaignants du PDCI-RDA s’appuient sur l’article 41, alinéa 1, des statuts du parti, qui stipule que pour être éligible à la présidence du PDCI-RDA, un candidat doit être exclusivement de nationalité ivoirienne. Cette disposition empêche donc aux personnes ayant une double nationalité de briguer ce poste.
Ils sont convaincus que le tribunal prononcera la destitution de leur président, ce qui contraindrait Tidjane Thiam à se présenter comme candidat indépendant à l’élection présidentielle d’octobre 2025.