Le PPA-CI s’investit sans réserve pour présenter Laurent Gbagbo comme son seul et unique candidat, sachant très bien que les chances de validation de cette candidature sont minces. Le parti d’opposition s’enfonce tête baissée dans une stratégie qui risque de lui porter préjudice en mettant en mal sa participation à la prochaine élection présidentielle. Le parti
Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo, une candidature incertaine
« Laurent Gbagbo sera candidat à l’élection d’octobre 2025 ». C’est ce que chantent ses partisans, qui ne veulent même pas envisager une autre alternative. Et pourtant, tous les signaux actuels montrent qu’il faudra un miracle pour concrétiser sa volonté de succéder à Alassane Ouattara.
Radié de la liste électorale, l’ancien président de la République nourrissait un fragile espoir de voir son nom figurer sur la liste électorale provisoire publiée lundi. Mais ce fut la désolation pour lui et son parti, qui ont constaté que la Commission électorale indépendante a maintenu Laurent Gbagbo hors de la liste.
En réplique, le PPA-CI s’est lancé dans une attaque frontale contre la CEI, qu’il accuse d’être soumise aux ordres du régime en place. En signe de mécontentement, les députés du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) ont claqué la porte du Parlement en pleine plénière.
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Politiquement, cela peut être une très grave erreur de concentrer toutes les cartes du parti sur une candidature incertaine de Laurent Gbagbo. Cette stratégie, qui ressemble à du « Gbagbo ou rien », risque de tuer toutes les autres ambitions non moins importantes au sein du parti.
Le PPA-CI gagnerait à promouvoir subtilement d’autres profils présidentiables auprès des militants et sympathisants. Et ce ne sont pas les hommes méritants qui manquent au sein du parti. En dehors de Laurent Gbagbo, il y a bien d’autres personnalités qui peuvent porter les couleurs du parti. Le PPA-CI ne doit pas attendre d’avoir le dos au mur avant de sortir son plan B. Boycotter les élections en cas d’invalidation de la candidature de Gbagbo serait également une grave erreur. La politique de la chaise vide produit rarement de bons résultats.