L’Union européenne a lancé un programme de 7 millions d’euros pour accompagner la Côte d’Ivoire dans l’organisation d’élections « crédibles et apaisées ». À sept mois de la présidentielle, ce soutien vise à prévenir les crises électorales passées. Le programme cible la jeunesse et la société civile pour une participation démocratique renforcée.
Côte d’Ivoire: un programme de l’UE pour des élections crédibles
Ce programme, intitulé « Tous engagés. Elections sans gbangban », a pour objectif de contribuer à la tenue d’élections crédibles, apaisées et participatives. Il s’adresse principalement à la jeunesse, en proposant des contenus d’éducation civique pour sensibiliser les populations sur l’importance de la participation démocratique.
L’initiative prévoit également le déploiement de 700 observateurs de la société civile pour la présidentielle de 2025 et les législatives de 2026. Un appui est apporté aux institutions chargées d’organiser les scrutins. Quinze localités jugées « à risque » ont été identifiées, où des actions de sensibilisation seront menées auprès des communautés locales avant les élections. La Côte d’Ivoire reste marquée par des crises post-électorales violentes, comme celle de 2010-2011 qui a fait 3 000 morts. Lors de la dernière présidentielle, en 2020, les violences avaient fait au moins 85 morts.
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Renforcer la confiance et la cohésion sociale
« L’un des objectifs, c’est de renforcer la confiance de la population » dans le système électoral, a déclaré l’ambassadrice de l’UE en Côte d’Ivoire, Francesca di Mauro, lors de la cérémonie de lancement. « L’UE n’a ni la vocation, ni la volonté de se substituer aux autorités ivoiriennes, ni d’influer sur le processus ou les résultats. Elle soutient une seule candidate : la cohésion sociale », a-t-elle assuré. Sourou Koné, premier vice-président de la Commission électorale indépendante (CEI), a souhaité que ce partenariat permette des « élections réussies, c’est-à-dire transparentes et apaisées ».
Selon plusieurs observateurs, le risque de violences électorales pourrait venir de l’empêchement de certains candidats d’opposition de concourir à la présidentielle. L’ex-chef de l’État Laurent Gbagbo, candidat déclaré, est pour l’instant inéligible en raison d’une condamnation pénale. Lundi, la CEI doit publier la liste électorale provisoire, qui devrait compter environ 9 millions d’électeurs. L’opposition réclame une révision de cette liste avant la présidentielle d’octobre.