Le Festival des Arts et Traditions d’Akan (FATA) s’est ouvert le lundi 1er juillet en fanfare à la Place Henri Konan Bédié de la ville de Sakassou. Et, ce jusqu’au 15 juillet prochain avec plusieurs festivités.
Le FATA s’est ouvert à Sakassou avec une dimension spirituelle
Le royaume Walèbo dans la belle cité de la ville de Sakassou est en attraction depuis le lundi 1er juillet à travers le Festival des Arts et Traditions d’Akan (FATA). Les populations des 172 villages que comptent la commune ainsi que de nombreux invités venus de partout de la Côte d’Ivoire et de la diaspora ivoirienne en Europe n’ont pas voulu manquer pour rien au monde l’immersion dans la célébration culturelle durant deux semaines (du 1er au 15 juillet prochain) du FATA à la Place Henri Konan Bédié de Sakassou.
L’ambiance était déjà perceptible avec l’artiste-plasticien et commissaire général dudit festival, Jean-Baptiste Djeka Kouadio, fervent défenseur de cette culture, qui a donné le ton en articulant avec passion la philosophie du festival : “Le FATA, c’est un esprit et l’esprit peut jamais mourir. Il se matérialise progressivement avec l’aide des ancêtres’’. ‘’Aujourd’hui, le 1er juillet, vous voyez une effervescence qui semble tangible, mais en réalité, ce que vous percevez n’est que le début. Nous travaillons sur l’essence même des esprits, sur cette énergie invisible qui donne vie à nos traditions et à nos créations’’, avance-t-il. Mieux, la conférence inaugurale, tenue le 22 juin dernier au Campus II de l’Université Alassane Ouattara de Bouaké, avait déjà posé les bases d’une exploration profonde des traditions et de l’art Akan.
Par ailleurs, le processus, comme expliqué par le commissaire général du FATA, est en constante évolution : ‘’Au fur et à mesure que les jours avancent, le 2, le 3, et ainsi de suite, cet esprit prendra une forme plus concrète. Les ancêtres nous accompagnent dans ce voyage, et leur influence se matérialisera dans nos célébrations et nos œuvres d’art’’. Cela traduit aisément par le thème central de cette édition qui est : « La renaissance du peuple Waoulé dans les univers Baoulés, Akans, Krous, Gours, Mandés, Wês et Volta de la République de Côte d’Ivoire ». Il résonne comme un appel à la redécouverte et à la célébration des racines africaines.
Au-delà des festivités avec la richesse des danses, chants et traditions des 172 villages de Sakassou, font du festival un carrefour culturel unique. Le FATA 2024 à Sakassou se distingue également par son ambition de transmettre les vérités profondes de la culture Waoulé, en abordant des thématiques comme « Pourquoi on ne balaie pas la nuit », invitant à une réflexion sur les coutumes et croyances ancestrales. Ce festival devient ainsi un vecteur de fierté et d’unité pour les communautés africaines, offrant une plateforme pour renouer avec leurs racines et célébrer leur héritage commun.
L’événement culturel FATA, loin d’être une simple série de performances et d’expositions, se veut une immersion dans la richesse spirituelle et culturelle des traditions Akan. Le festival célèbre cette force immuable, incarnée par les esprits des ancêtres, dont la présence continue de guider et d’inspirer les participants. C’est cette dimension transcendantale que Jean-Baptiste Djeka Kouadio incite à retenir : ‘’C’est ça, le FATA. Une communion entre l’invisible et le visible, un dialogue entre les esprits du passé et les créateurs du présent’’.
C’est pour cela que la cérémonie d’ouverture officielle, prévue le 6 juillet à Assandrê, promet un spectacle mémorable avec un accent particulier sur la valorisation de l’identité africaine. Ce village, l’un des plus importants de la commune de Sakassou, incarne le cœur vibrant des traditions Waoulé et Akan. Bien avant cela, il y aura une procession le 04 juillet depuis la place Bédié jusqu’à la cour royale. Cette nouvelle édition du FATA est aussi une opportunité de dialogue et d’échanges culturels, notamment à travers des activités sur place. Les discussions et débats permettront aux participants de se reconnecter avec l’univers du peuple Waoulé, renforçant ainsi les liens entre les générations et les différentes communautés culturelles du pays.
En captivant les visiteurs avec ce lien intime entre les traditions ancestrales et leur expression contemporaine, le festival réaffirme sa mission : revitaliser et honorer l’héritage culturel tout en offrant une plateforme dynamique où l’esprit d’Akan peut se manifester pleinement.