La Côte d’Ivoire ambitionne de se hisser parmi les leaders africains de la production aurifère. Avec une production qui a décuplé depuis 2011, le pays vise désormais à égaler le Ghana d’ici 2030. Un objectif audacieux qui passe par l’ouverture de nouvelles mines et une meilleure organisation du secteur artisanal.
Objectif de la Côte d’Ivoire : égaler le Ghana
La Côte d’Ivoire ne cache pas ses ambitions : devenir un acteur majeur du marché de l’or. La production nationale a franchi la barre des 50 tonnes en 2023, un chiffre qui devrait continuer à augmenter. Jean-Claude Diplo, président sortant de la Chambre des Mines ivoirienne, annonce des objectifs ambitieux. Il déclare que la Côte d’Ivoire vise une production de 62 tonnes en 2025, puis souhaite égaler le Ghana d’ici 2030. « L’objectif est d’atteindre une production similaire à celle du Ghana d’ici 2030, tout en dépassant les performances du Mali et du Burkina Faso », a-t-il déclaré.
Pour atteindre ces objectifs, la Côte d’Ivoire mise sur l’ouverture de nouvelles mines. La mine de Koné, qui devrait entrer en production en 2027, est particulièrement attendue. Elle pourrait devenir la plus grande mine d’or du pays, avec une production annuelle de 349 000 onces. D’autres mines, comme Lafigué, Abujar et Séguéla, ont également été mises en service ces dernières années. Le ministre des Mines, Mamadou Sangafowa Coulibaly, a déclaré en juin 2024 que la Côte d’Ivoire devrait produire au moins 100 tonnes d’or par an au cours des cinq prochaines années. Le pays espère que ces nouvelles exploitations permettront de rattraper son retard sur le Ghana, qui a produit 114 tonnes d’or en 2023.
Le défi de l’orpaillage
Si la production industrielle ivoirienne progresse, le secteur artisanal reste un défi. Selon l’ONG SWISSAID, 30 à 40 tonnes d’or seraient extraites illégalement du pays chaque année. Cette contrebande représente un manque à gagner important pour l’économie ivoirienne. Le gouvernement devra trouver des solutions pour mieux encadrer l’orpaillage et intégrer cette production dans les chiffres officiels.
La Côte d’Ivoire a déjà dépassé la production industrielle du Mali et du Burkina Faso en 2024. Cependant, il est difficile de comparer les chiffres globaux, car la production artisanale est difficile à évaluer dans les trois pays. Le gouvernement ivoirien devra donc relever le défi d’un secteur artisanal mieux organisé et contribuant pleinement à la production nationale.