En Côte d’Ivoire, l’opposition peine à resserrer les rangs. L’appel de Bonoua, lancé par Laurent Gbagbo, semble avoir fait un flop. Bien que cet appel, auquel de nombreux partis avaient répondu, n’ait encore produit aucun résultat tangible, certains signataires de la déclaration du 9 août dernier se retrouvent ce samedi pour signer un autre document de coalition.
Côte d’Ivoire : l’opposition annonce une nouvelle coalition
Visiblement, l’opposition ivoirienne éprouve des difficultés à s’unir pour porter ses revendications concernant l’organisation de l’élection présidentielle de 2025. Dans une note d’information publiée sur sa page Facebook dans la soirée du vendredi 20 septembre, Charles Blé Goudé annonce, pour ce samedi, la signature d’un document portant sur les réformes électorales par un groupement de partis politiques d’opposition. Il est à noter que le Cojep, le parti de l’ancien bras droit de Gbagbo, n’était pas présent lors de la rencontre du 9 août 2024.
Sur le visuel partagé par le président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep), on retrouve les logos de plusieurs partis politiques, notamment le Parti démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA) , le Cojep, et le Mouvement des générations capables (MGC) de Simone Ehivet Gbagbo, qui est d’ailleurs à l’origine de cette initiative. Par contre le logo de PPA-CI est introuvable sur l’affiche.
Par ailleurs, cet événement se déroulera à Bonoua, lieu symbolique où Laurent Gbagbo avait lancé son appel à l’unité de l’opposition. Selon certaines opinions, cette manœuvre de l’ex-première dame pourrait être interprétée comme une tentative de marquer son territoire et de montrer à son ex-mari qu’elle est capable de prendre les devants.
Cette initiative, que certains qualifient de « deuxième appel de Bonoua », pourrait bien diminuer les chances de concrétisation de l’union prônée par Laurent Gbagbo. D’ailleurs, son projet montrait déjà des signes de faiblesse et ne présageait pas un avenir prometteur.
Les déclarations et les positions prises à la suite de la rencontre organisée par le PPA-CI de l’ex-président ont déjà suscité des interrogations sur la sincérité des partis ayant signé la déclaration du 9 août. Dans cette affaire, c’est le GPS de Guillaume Soro qui semble être de plus en plus isolé. Aucun parti ne souhaite véritablement s’afficher à ses côtés ou assumer une coalition avec lui.
Le PDCI-RDA, par exemple, a dû clarifier son soutien aux cadres du GPS arrêtés. Tidjane Thiam et ses alliés ont clairement indiqué qu’il n’était pas question d’une alliance avec le GPS. Pour enfoncer le clou, Thiam a récemment déclaré que le PDCI-RDA ne s’associera pas à des partis prônant la violence comme moyen d’accéder au pouvoir.
Pendant ce temps, le RHDP s’organise !
Tandis que l’opposition peine à parler d’une seule voix, le parti au pouvoir, le RHDP, peaufine ses stratégies pour assurer la réélection de son candidat en 2025. De nombreux cadres du parti ont déjà déclaré qu’Alassane Ouattara serait leur candidat pour la prochaine présidentielle en Côte d’Ivoire. Ils s’activent donc sur le terrain pour mobiliser les militants et préparer cette éventualité.