Le journaliste ivoirien Assalé Tiémoko Antoine est menacé de mort. Le Journaliste/Député engagé auprès des populations dans différentes batailles judiciaires, révèle avoir reçu des menaces de mort.
Affaire foncière explosive : un député-journaliste en danger
Assalé Tiémoko Antoine est, en Côte d’Ivoire, l’équivalent d’Edwy Plenel, co-fondateur du journal Mediapart en France. Journaliste d’investigation, il est le fondateur du journal L’Éléphant déchaîné. Avec son média, il a révélé plusieurs affaires sensibles impliquant les différents régimes, de feu Henri Konan Bédié (PDCI-RDA) à Alassane Ouattara (RHDP), en passant par Laurent Gbagbo (FPI, aujourd’hui au PPA-CI). Ses enquêtes lui ont valu un passage en prison et on fait de lui l’un des lanceurs d’alerte les plus connus du pays.
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Aujourd’hui encore, Assalé Tiémoko Antoine continue d’exposer les scandales de la République, cette fois avec une casquette supplémentaire de Député. Son engagement sur plusieurs dossiers brûlants, notamment celui du foncier, commence à déranger certains acteurs influents, qui auraient même commencé à planifier des actions contre sa vie.
Le samedi 29 avril, aux alentours de 20h (heure d’Abidjan), il a révélé faire l’objet de nouvelles menaces, en raison de son implication dans l’affaire Komé Bakary. Cet homme d’affaires malien est accusé de multiples vols de terrains appartenant à des citoyens ivoiriens. Plus de 200 personnes l’ont poursuivi en justice, dénonçant notamment des falsifications de documents administratifs. Il est même soupçonné d’avoir manipulé des décisions de justice pour s’accaparer des biens de plaignants. Son réseau de faussaires, infiltré au sein de l’administration, utiliserait des stickers falsifiés du Ministère de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme pour valider ses acquisitions frauduleuses.
Assalé Tiémoko Antoine révèle de graves menaces de mort
Malgré ces dénonciations, Komé Bakary circule toujours librement à Abidjan, et la justice ivoirienne, pourtant prompte à agir sur d’autres dossiers, semble peu pressée de rétablir les victimes dans leurs droits. Ce combat, Assalé Tiémoko Antoine le mène avec une détermination rare, porté par la détresse des familles injustement expulsées.
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Face à ces menaces, le journaliste-député a pris à témoin l’opinion publique en publiant un message fort sur son compte Facebook :
« Par empoisonnement ? Par emprisonnement ? Par accident provoqué ? Par assassinat maquillé en braquage ou cambriolage ? Par enlèvement ? Faites votre choix à partir du mois d’avril, mais en attendant, laissez-nous faire le travail pour lequel les Ivoiriens nous paient et pour lequel nous nous sommes engagés en politique : porter leurs voix, partager leur détresse et rechercher des solutions. »
Il poursuit en dénonçant l’impunité des criminels :
« Les menaces et projets d’élimination physique n’ont pas leur place dans une démocratie. J’ai déjà porté plainte auprès du parquet d’Abidjan pour des menaces de mort directes, mais j’attends encore les résultats des investigations. »
Justice en Côte d’Ivoire : l’affaire qui dérange le pouvoir
Concernant l’affaire Komé Bakary, pour laquelle il a rassemblé de nombreuses preuves de fraude, Assalé Antoine Tiémoko s’inquiète du silence de la justice. En réponse aux tensions médiatiques, les services du ministre de la Justice, M. Sansan Kambilé, ont déclaré qu’ils travaillaient « dans la sérénité et non dans l’émotion. » Une réponse jugée choquante, alors que certaines victimes attendent toujours justice depuis 2015, malgré des preuves irréfutables fournies par le journaliste après plusieurs semaines d’enquête du journal L’Éléphant déchaîné.
Ces dernières semaines, face à l’étau qui se resserre progressivement autour de lui, M. Komé Bakary aurait tenté de corrompre des témoins dans l’affaire Djorogobité 2, où il est accusé d’avoir falsifié le guide villageois. Les trois jeunes témoins qu’il aurait tentés de soudoyer ont porté plainte contre lui. Une audition à la préfecture de police a eu lieu le mercredi 26 mars. Komé Bakary a été confronté à la famille Mambo, qui l’accuse de faux et usage de faux. Cette plainte concerne une procuration spéciale frauduleuse qu’il aurait utilisée pendant huit ans.
Le même jour, Komé Bakary a également été confronté aux trois jeunes de Djorogobité 2, ainsi qu’à un autre membre de la famille Mambo, qui ont aussi porté plainte contre lui pour “tentative de corruption en vue de faire un faux témoignage dans une affaire judiciaire”. La confrontation a duré neuf heures, de 11 heures à 20 heures.
Komé Bakary, frère de Cessé Komé, patron du Radisson Blu Bamako et Abidjan
C’est dans la chaleur de cette brûlante affaire foncière que de nouvelles menaces ont été proférées contre l’honorable Assalé Antoine Tiémoko. Mais malgré l’impunité dont bénéficierait encore Komé Bakary, frère de Cessé Komé, puissant homme d’affaires malien, propriétaire des établissements hôteliers Radisson Blu Bamako et Abidjan, le journaliste-député a promis poursuivre le combat jusqu’à l’aboutissement de la dernière plainte du dossier. Il est très largement soutenu dans ce combat par l’opinion publique ivoirienne, y compris par les ivoiriens de la diaspora.