La Côte d’Ivoire a dépensé 1 128 milliards de FCFA dans les importations de riz et de poisson en 2024. Elle a importé pour 610 milliards de FCFA, soit 1,6 million de tonnes de riz, et pour 518 milliards de FCFA, soit 732 000 tonnes de poisson. Cette information a été révélée lors de la signature d’une convention entre MANSA BANK et l’Abidjan Legacy Program (ALP), une initiative du gouvernement visant à réduire les importations et à promouvoir la consommation locale.
Côte d’Ivoire, Mansa Bank et ALP pour promouvoir les produits locaux
La Côte d’Ivoire dépense une somme considérable dans l’importation de produits alimentaires tels que le riz et le poisson. Afin de réduire ces importations, le gouvernement, à travers l’Abidjan Legacy Program (ALP), a signé un partenariat avec Mansa Bank. L’objectif de ce partenariat est de promouvoir la production locale des denrées de consommation courante et de stimuler la croissance économique du pays par le biais de la consommation locale. Cette initiative concerne particulièrement l’agriculture vivrière ainsi que les ressources animales et halieutiques.
Outre le développement de ces secteurs, l’accord inclut également la valorisation des filières stratégiques telles que le cacao, le karité et le karapa. Pour assurer le succès de ce partenariat, les deux parties ont prévu des formations à la digitalisation pour les acteurs agricoles ainsi qu’un accompagnement spécifique destiné aux femmes et aux jeunes souhaitant s’investir dans ce secteur.
Par ailleurs, Mansa Bank s’engage à soutenir financièrement la Côte d’Ivoire dans l’atteinte de ses objectifs. « Il ne faut pas limiter ce programme, car MANSA BANK compte investir autant qu’il le faudra pour permettre à la Côte d’Ivoire de réduire sa dépendance aux importations alimentaires et de créer de la richesse locale pour nos populations », a déclaré El-Hassana Kaba, directeur général de MANSA BANK.
Il a ajouté : « Il est temps de produire ce que nous consommons et de consommer ce que nous produisons ».
La croissance des importations en Côte d’Ivoire
En 2023, les importations alimentaires (riz, poisson, viande, lait, fruits, légumes et sucre) ont atteint près de 2 000 milliards de FCFA, dont 513 milliards pour le riz et 440 milliards pour le poisson, ces derniers représentant les deux plus gros postes d’importation du pays. Cependant, seulement 10 à 15 % de ces produits sont issus de la production locale. Cette situation expose la Côte d’Ivoire à une vulnérabilité croissante face aux fluctuations des prix internationaux et aux crises géopolitiques.
Cette dépendance aux importations est également aggravée par la disparition de certaines banques de financement agricole, faute d’une réponse adéquate du gouvernement.
« La disparition de la Banque Nationale de Développement Agricole (BNDA) et de la Banque de Financement de l’Agriculture (BFA) a laissé un vide structurel que ni l’État ni le secteur privé n’ont su combler jusqu’à présent », a souligné Abou Bamba, coordonnateur de l’Unité de Coordination de l’Abidjan Legacy Program (UC-ALP).
Objectifs de Mansa Bank en Côte d’Ivoire
Mansa Bank a plusieurs ambitions pour la Côte d’Ivoire. Elle s’engage à financer les acteurs de la chaîne de valeur agricole afin de relancer la production locale et de promouvoir la création de richesse partagée au bénéfice des populations, tout en assurant des retours sur investissement attractifs.
Le secteur de la pisciculture constitue un domaine d’investissement prometteur, avec un retour sur investissement estimé à un an et demi et un bénéfice pouvant atteindre 100 % du montant initial investi.
Cet accord pourrait bien donner un nouvel élan à l’agriculture ivoirienne et, par extension, à son économie. Il s’inscrit dans la volonté de la Côte d’Ivoire de se positionner comme un leader économique en Afrique de l’Ouest.