Une question qui revient souvent vu, la distance qui sépare Kremlin à Mascou, du Palais de la Renaissance à Bangui. En 2021, 600 Instructeurs militaires Russes arrivent en Centrafrique dans le cadre d’un accord de partenariat militaire. La Russie, avait décidé d’apporter un soutien militaire à un pays ami dont, plus de 80% du territoire étaient contrôlés par des groupes rebelles.
L’aide Russe en Centrafrique, qui avait commencé par la livraison des armes et la formation des militaires Centrafricains, s’est diversifiée progressivement. Aujourd’hui, la présence Russe en Centrafrique est-elle simplement, amicale ? Non ! Le President Vladimir Poutine dont la diplomatie est toujours basée sur les rapports de force, avait volontairement décidé de donner un coup de pied dans une fourmilière. En posant son pion au cœur de l’Afrique, en Centrafrique précisément, le Président Russe voulait tout simplement, évoluer à visage découvert dans une zone d’influence politique, militaire et économique qui lui échappe.
Les faits et les chiffres, ne trompent jamais ! Au mois de mai 2018 déjà, Vladimir Poutine indiquait, que « nous serons heureux de réfléchir à différents moyens d’intensifier nos relations, en premier lieu et avant tout dans les sphères économique et humanitaire » en Centrafrique. L’annonce est prometteuse car selon OCDE, « l’Afrique centrale possède d’importantes réserves de minerais stratégiques qui pourraient être exploitées pour répondre à la demande mondiale croissante ». En plus de cette information, « la région compte pour près de 70 % de la production mondiale de cobalt, 30 % de celle de tantale et 20 % de celle de manganèse », a expliqué l’OCDE dans son rapport de 2024.
Sur le plan militaire, Vladimir Poutine n’a pas encore évoqué officiellement l’idée de l’installation d’une base militaire en Afrique Centrale. On pense déjà que cette présence est loin d’être du tourisme, loin de la ville préférée de Saint-Pétersbourg. Et comme certains signes ne trompent jamais, on s’inquiète déjà à l’idée que la présence Russe en Centrafrique, soit étendue à ses voisins de la zone CEMAC.
Et si le départ de l’armée Française du Tchad, cacherait-il, une proposition Russe par un effet de contagion ? La question n’est pas encore évoquée officiellement. Une chose est sûre, la Russie est devenue en 2023, le premier pays fournisseur des armes en Afrique. Et selon L’Agence fédérale des douanes Russes, « les exportations russes vers les pays africains ont augmenté de 54,1 %, atteignant 19,8 milliards de dollars » en 2023. Aussi, « les importations russes en provenance d’Afrique ont augmenté de 7,5 milliards de dollars d’une année sur l’autre » selon le même rapport.
Que disent les partenaires traditionnels de l’Afrique Centrale ? La France, les Etats-Unis d’Amérique, l’Angleterre et les autres pays qui, conditionnent toujours l’aide publique au développement et les partenariats économiques à l’enracinement de la démocratie, sont « en mode surveillance » en ce moment. Dans les Ambassades, les Diplomates sont convaincus que la Russie pèchera lorsqu’on abordera le chapitre de la gouvernance, et de l’alternance démocratiques en Afrique Centrale.
Et du coté de Faustin-Archange Touadéra ? Le President Centrafricain peu bavard sur la question, avait déjà annoncé sa couleur à Erevan en Arménie. Selon lui, « il y a de la place pour tout le monde en Centrafrique ». Et pour cause, « le pays a des difficultés et nous demandons à tous les pays amis de venir l’aider », avait expliqué Faustin-Archange Touadéra. En attendant, la Russie a déjà pris ses marques et sa présence en Afrique Centrale, va certainement durer dans le temps !