L’Etat du Congo a remporté une victoire historique dans une affaire contre la Belgique. Dans une décision historique rendue lundi, la cour d’appel de Bruxelles a reconnu l’État belge coupable de « crimes contre l’humanité » envers des enfants métis nés au Congo pendant la période coloniale.
La Belgique face à son passé : condamnation pour les enfants métis du Congo
Cinq femmes, nées entre 1946 et 1950 d’un père belge et d’une mère congolaise, avaient porté plainte, dénonçant leur enlèvement forcé et leur placement dans des orphelinats, loin de leurs familles. Ces enfants métis étaient considérés comme une « honte » et étaient systématiquement séparés de leurs mères pour être élevés dans des institutions religieuses.
La cour d’appel a estimé que ces pratiques constituaient bien des crimes contre l’humanité, soulignant le caractère systématique et institutionnel de ces violations des droits fondamentaux. Cette décision marque un tournant majeur dans la reconnaissance des crimes commis pendant la période coloniale et ouvre la voie à de nouvelles poursuites.
Me Angelet, avocat des plaignantes, s’est réjoui de ce jugement, le qualifiant de « victoire de l’État de droit ». Il a souligné que cette décision oblige la Belgique à regarder en face son passé colonial et à assumer ses responsabilités.
Cette condamnation intervient alors que la Belgique est confrontée à une prise de conscience croissante de son passé colonial et de ses conséquences. Le pays est engagé dans un processus de réconciliation avec les anciennes colonies et cherche à établir la vérité sur les atrocités commises.