La COBAC (Commission Bancaire de l’Afrique Centrale) a accordé aux banques de la CEMAC (Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale) la possibilité d’ouvrir des succursales dans les six pays d’Afrique centrale avec un seul agrément. Cette réforme vise à renforcer l’intégration bancaire régionale et à dynamiser le secteur financier. Elle offre également aux institutions financières un accès à un marché de 60 millions de consommateurs.
COBAC : Un accès facilité aux crédits pour les PME et les particuliers de la CEMAC
La COBAC a mis en place cette réforme afin de permettre aux entreprises, aux PME et aux particuliers d’accéder plus rapidement aux financements nécessaires à leurs activités, avec des taux d’intérêt plus avantageux. Grâce aux services proposés par les succursales bancaires, l’accès aux crédits sera facilité. Cette décision est entrée en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2025.
L’objectif global de cette réforme initiée par la COBAC est de favoriser la multiplication des banques et d’harmoniser un marché financier sous-régional regroupant plus de 60 millions de consommateurs. Cette simplification monétaire vise à encourager les établissements bancaires à élargir leur réseau et à proposer des services mieux adaptés aux besoins des entreprises et des particuliers, sans nécessiter de nouvelles procédures administratives.Selon Idriss Linge.
« L’agrément unique est une opportunité pour les banques de la région, qui pourront développer plus rapidement leurs activités dans plusieurs pays sans être entravées par des démarches longues et complexes. C’est une mesure cohérente pour une zone monétaire commune. Elle permet aux banques d’accéder à 60 millions de consommateurs », a-t-il souligné.
Toutefois, cette réforme profitera davantage aux grandes banques déjà solidement implantées dans la région.
Les défis à relever avec la nouvelle réforme de la COBAC dans la région de la CEMAC
L’agrément unique pose plusieurs défis aux banques, notamment en matière de capitalisation des succursales.
En effet, sur les 54 banques recensées, seules 36 respectent les exigences minimales de fonds propres. Or, l’ouverture de succursales nécessite une forte capitalisation de la banque mère. De plus, les créances douteuses représentent un risque important pour ces succursales. Un autre défi majeur de cette réforme de la COBAC est d’éviter une concentration excessive du marché. Les banques locales, qui peinent déjà à respecter les exigences réglementaires, risquent d’être éclipsées par les grandes banques du secteur. Par ailleurs, la réforme expose la région à un risque de contagion financière. Ainsi en cas de crise, les difficultés d’une banque pourraient rapidement se propager à l’ensemble du secteur bancaire régional.
COBAC, les actifs des banques dans la région de la CEMAC
En 2023, les actifs bancaires en CEMAC ont atteint 22 401 milliards FCFA, enregistrant une progression de 11,4 % sur un an. Toutefois, cette croissance masque des disparités importantes. Le Cameroun concentre à lui seul près de 47 % des actifs bancaires, contre 21 % pour le Gabon et 15 % pour le Congo. En revanche, la Centrafrique et la Guinée équatoriale disposent de systèmes bancaires beaucoup plus restreints.
À noter que sur les 54 banques recensées dans la zone CEMAC fin 2023, les acteurs transnationaux tels que BGFI, Société Générale, Ecobank et UBA dominent le secteur. Ces groupes détiennent plus de 80 % des actifs bancaires de la région et sont les premiers bénéficiaires de l’agrément unique.