La Puissance militaire du Mali reprend du poil de la bête en 2024. Alors qu’elle montrait une baisse de forme dans le classement 2023 de GFP, elle vient de faire une percée significative dans le classement 2024 des forces militaires dans le monde et en particulier en Afrique.
Quel est le classement de la puissance militaire du Mali ?
Dirigé depuis mai 2021 par le militaire Assimi Goïta, le Mali relève tout doucement la tête dans les secteurs clés de la vie d’un Etat. Sur le plan militaire, le pays travaille pour son indépendance. Une stratégie basée sur les moyens et ressources propres et qui porte déjà des fruits.
Dans le classement 2024 publié par GFP, la puissance militaire du Mali occupe la 106ème place au plan mondial sur 145 pays évalués, contrairement à l’année 2023 où il était classé 110ème. Sur le plan continental, la performance des Forces Armées Maliennes (FAMa) s’est améliorée. Elles sont logées à la 20ème place ; alors qu’elles étaient 21ème en 2023.
Cette nouvelle position met le Mali devant plusieurs pays du monde et en Afrique. La puissance militaire du Mali se place notamment devant celle de l’Afghanistan, du Ghana, de l’Ouganda, du Sénégal, du Bénin et autres.
On peut donc affirmer que le classement de la puissance militaire du Mali est la 106ème place mondiale et la 20ème place africaine.
Les FAMa, une armée qui engrange des victoires
En Afrique, le Mali fait partie des pays confrontés au terrorisme. Au Mali, c’est la rébellion touareg qui a le plus secoué les différents régimes qui se sont succédé. Les Forces Armées Maliennes sont sur le théâtre des opérations depuis 1963 face aux Touaregs. La menace devient multiforme avec l’entrée en lice du MUJAO dès 2012. Même les interventions militaires françaises et onusiennes ne parviennent pas à enrayer la menace.
Lorsque les militaires ont pris le pouvoir politique sous la houlette d’Assimi Goïta, l’armée malienne s’est réorganisée et résiste aujourd’hui mieux aux différentes attaques terroristes contre les populations et ses positions. Les FAMa enregistrent une série de succès dans leurs offensives et reprennent des positions qu’ils avaient perdues.


La prise de Kidal, une victoire spectaculaire pour les FAMa
Le dernier exploit qui marque la supériorité militaire des FAMa sur le terrain est la prise de Kidal. Par ce succès retentissant, les hommes d’Assimi Goïta ont fait la preuve de la capacité des forces africaines à se défendre efficacement si elles sont armées.
Cette ville stratégique est restée pendant longtemps sous l’emprise des terroristes après les sanglants affrontements dont elle a été le théâtre entre 2012 et 2014. Anciennement QG des séparatistes Touaregs, cette région avait totalement échappé au contrôle des autorités et de l’armée régulière. Mais depuis le 14 novembre 2023, cette page est tournée et se résume désormais à un simple souvenir sombre de l’histoire du Mali.
L’armée malienne a pris possession de Kidal le 14 novembre 2023. Dans une annonce officielle, les autorités militaires ont apporté cette bonne nouvelle qui donne un nouveau souffle de vie à la ville et à ses populations qui avaient été contraintes de plier bagages. Depuis, une forte concentration des forces militaires maliennes dans cette ville empêche définitivement un retour des terroristes.

Quelles sont les nouvelles de Kidal ?
Après la prise de Kidal, les autorités maliennes ont pris des mesures pour une réinstallation des populations. Un nouveau gouverneur a été nommé à cet effet. Il gère l’administration de cet ancien QG des terroristes. La vie à Kidal reprend progressivement au grand bonheur de ses habitants.
Le nouveau gouverneur de Kidal est le général El Hadj Ag Gamou. Sa nomination constitue un acte fort qui pourrait aider à concilier les positions, compte tenu de son parcours. Ancien membre des combattants Touaregs, le général El Hadj Ag Gamou est resté fidèle aux autorités maliennes. Il est discret, mais influent dans le nord du pays où il a participé à plusieurs combats.
Il faut souligner que la prise de Kidal est un succès éclatant pour le régime militaire critiqué après sa rupture des accords militaires qui liaient le Mali à des puissances étrangères, la France notamment. Cette victoire a hissé plus haut la puissance militaire du Mali avec son armée expérimentée et désormais bien structurée.
Le Mali a tourné dos à la France et à la force Takuba de l’Union européenne
Quelques mois après son accession au pouvoir, Assimi Goïta a pris la forte décision de dénoncer les accords militaires qui existaient entre le Mali et la France, mais aussi entre le Mali et l’Union européenne. Cette décision a suscité des inquiétudes. La situation sécuritaire du pays était alarmante et beaucoup croyaient que les FAMa seraient vaincus avec les départs de la France et de la force Takuba.
Le gouvernement de la République du Mali a décidé de dénoncer avec « effet immédiat » l’accord des 7 et 8 mars 2013. Celui-ci déterminait le statut du détachement français et s’appliquait aussi aux forces Barkhane. Le protocole additionnel des 6 au 10 mars 2020, déterminant le statut du détachement non français de la force Takuba, a également été dénoncé. Tout ceci s’est fait sur la base de la Convention de Vienne de 1969 sur le droit des traités dont les articles prévoient les modalités de dénonciation, faisait savoir le colonel Abdoulaye Maiga, Porte-Parole du gouvernement malien.
La fin des armées étrangères sur le sol malien
La junte militaire mettait ainsi fin à la présence des troupes françaises au Mali. Elles intervenaient dans le pays depuis 2013 dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et des groupes armés. Le divorce est donc consommé entre Paris et Bamako qui n’entretenaient plus des relations conviviales depuis le coup d’État contre le régime de feu le président IBK (Ibrahim Boubacar Keïta).
Après Barkhane (force française), la junte a donc aussi poussé vers la sortie la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Cette mission de l’Onu a officiellement quitté le Mali le 11 décembre 2023, après 10 ans d’activités.
L’armée malienne a-t-elle le soutien du groupe russe Wagner ?
Après avoir tourné dos à la France et à l’Union européenne, le Mali aurait opté pour le groupe paramilitaire russe Wagner pour assurer la sécurisation du pays. L’information est souvent répétée par certaines puissances occidentales, mais n’a jamais été confirmée par les autorités maliennes.
De son côté, Wagner a toujours entretenu le flou sur cette information. Des hommes de Wagner sont-ils engagés au Mali ? La question reste posée.
Ce qui est connu de tous, c’est le rapprochement entre le Mali et la Russie. Assimi Goïta et Vladimir Poutine se parlent régulièrement dans le cadre de la redynamisation des relations diplomatiques entre leurs deux pas.
Dans tous les cas, le Mali a commencé à s’en sortir sur le plan sécuritaire. Il est vrai que tout n’est pas encore revenu en ordre, mais le pays vient de loin et la dynamique en cours est prometteuse. L’armée se réorganise en s’équipant et en travaillant sur sa structuration. La puissance militaire du Mali va certainement s’améliorer dans les années à venir. Pour le prochain classement, il y a clairement de bonnes perspectives pour la puissance militaire du Mali.
64 ans d’existence pour les FAMa…
Les Forces Armées Maliennes (FAMa) ont été créées le 1er octobre 1960, après l’indépendance du pays. Elles sont composées d’une Armée de terre, une Armée de l’air, d’une Garde nationale et d’une Gendarmerie.
Les FAMa ont participé à plusieurs missions de maintien de la paix. Elles étaient en République démocratique du Congo (ONUC en 1960-1964 et MONUC depuis 1999), au Liberia en 1990, en Sierra Leone en 1997 et Centrafrique en 2000.
C’est donc depuis 64 ans que la puissance militaire du Mali se construit. L’armée a connu des hauts et des bas. Mais elle arrive à tirer son épingle du jeu.
Le Commandement et l’Administration centrale des FAMa se présentent comme suit :
Le commandant en chef des armées est le président de la République (Assimi Goita), assisté du ministre de la Défense, le chef d’état-major est le général Oumar Diarra.
L’administration centrale du ministère de la Défense se compose de :
- l’État-major Général des Armées (EMGA)
- l’État-major de l’Armée de Terre (EMAT)
- l’État-major de l’Armée de l’Air (EMAA)
- l’État-major de la Garde Nationale du Mali (GNM)
- La Direction Générale de la Gendarmerie Nationale (DGGN).
Quel pays est la première puissance militaire de l’Afrique de l’Ouest en 2024 ?
Le pays classé première puissance militaire en Afrique de l’Ouest en 2024 est le Nigéria, 39e mondial avec 0,5619 à l’indice Pwr, selon le Global Fire Power.
Quelle est la première puissance militaire francophone d’Afrique en 2024 ?
La République Démocratique du Congo (RDC) est la première puissance militaire francophone d’Afrique en 2024. Ce pays arrive à la 73e place du classement mondial à l’indice Pwr avec 1.2491 points.
La première puissance militaire francophone en Afrique de l’Ouest est sans surprise la Côte d’Ivoire. Avec 1.1869 au Pwrindex, le pays du Président Alassane Ouattara fait la course en tête devant ses voisins le Mali : 2.1115 Pwrindex, le Ghana : 2.2358 Pwrindex, le Burkina Faso : 2.8501 Pwrindex, présents dans ce classement.
Quelles sont les 10 armées les plus puissantes de l’Afrique en 2024?
Toujours selon le Pwrindex de Global Fire Power, les 10 armées les plus puissantes d’Afrique en 2024 sont :
Egypte : 0.2283 PwrIndex
Algérie : 0.3389 PwrIndex
Afrique du Sud : 0.4632 PwrIndex
Nigéria : 0.5619 PwrIndex
Ethiopie : 0.7938 PwrIndex
Angola : 0.8702 PwrIndex
Maroc : 1.0081 PwrIndex
République démocratique du Congo (RDC) : 1.2491 PwrIndex
Tunisie : 1.2881 PwrIndex
Soudan : 1.4119 PwrIndex
Il faut noter que pour déterminer le classement de chaque pays, le PwrIndx s’appuie sur 60 critères allant de la quantité des unités militaires à la situation financière en passant par la technologie et les équipements. Plus le nombre est proche de 0.0000, plus l’armée du pays est puissante.