C’est un coup de pied dans une fourmilière. Toutes les activités culturelles sont aujourd’hui soumises, à une déclaration préalable en Centrafrique. Cette décision est prise le 27 février 2024, par le ministère des Arts et de la culture. Dans cette décision, le ministère interpelle tous les établissements et les promoteurs en Centrafrique. Notamment, ceux qui accueillent ou qui organisent, des spectacles ou des manifestations culturelles.
Les activités visées par cette autorisation préalable sont respectivement, l’organisation d’un méga-concert, d’une foire, d’une kermesse, d’un défilé de mode ou, l’organisation « d’un meeting promotionnel à forte implication artistique et culturelle » en Centrafrique, selon la décision ministérielle.
La décision qui touche l’ensemble des arrondissements de la ville de Bangui, est aussi étendue aux activités culturelles dans les villes à l’intérieur du pays. D’après le ministère des Arts et de la culture, ces activités visées par cette autorisation étaient organisées, « sans l’autorisation préalable du département en charge des Arts et de la culture » en Centrafrique.
Aussi, « des artistes et groupes artistiques sont coptés pour des prestations à l’occasion des activités quelconques sans en informer le département » en Centrafrique, selon la décision. Or selon la loi, le ministère en charge des Arts et de la culture reste, « le seul garant de la gestion de ce secteur d’activités » en Centrafrique, rappelle la décision.
Une décision révélatrice de malaise au sein du milieu artistique.
Le milieu artistique Centrafricain est à ce jour, confronté à de sérieuses difficultés de nature diverse. Par exemple au mois de décembre 2022, un bras de fer avait opposé les membres de l’Union des Musiciens de Centrafrique (UMC) et la Fédération des Musiciens et Auteurs Compositeurs Centrafricains (FEMACOCA) sur l’organisation d’un concert à Bangui.
Des artistes et promoteurs culturels, avaient réclamé la tenue des états généraux des arts et de la culture en Centrafrique. Selon ces derniers, plusieurs discordes existent au sein du milieu artistique. Ils ont donc souhaité, la mise en place d’un Conseil national des arts et de la culture en Centrafrique. Ce souhait exprimé par ces artistes et promoteurs, n’a malheureusement pas été entendu et, il n’a pas prospéré en Centrafrique.
Une première réaction suite à cette décision, a été enregistrée le 28 février 2024. Elle est venue, de la part de l’Artiste centrafricain, Jean Paul MBélé alias Ozaguin. Dans une déclaration en direct sur les réseaux sociaux, il explique que les artistes font face à une carence multiforme. Ce sont par exemple, « une absence des droits d’auteurs et d’une industrie musicale moderne » en Centrafrique, a expliqué Ozaguin. Des difficultés qui selon lui, « empêche les artistes de vivre de leurs œuvres » en Centrafrique.
Le ministère des Arts et de culture considère sa décision, comme les prémices d’une organisation du milieu culturel en Centrafrique. Ainsi, la violation de cette décision, entrainera pour leurs auteurs « l’annulation pure et simple par les forces de l’ordre de ces évènements », a précisé le ministère.