Un Centrafricain en âge de voter, mentirait si explique que cette question ne l’interpelle pas. En Centrafrique en ce moment, les regards sont suspendus aux lèvres de Faustin-Archange Touadéra. Face à de nombreuses manifestations en faveur de sa candidature pour les prochaines élections présidentielles, les politiques attendent impatiemment que sa langue se délie, et que l’opinion nationale soit fixée.
Le silence du Président Centrafricain, pousse son opposition démocratique à contre-attaquer selon le principe, de « qui ne dit mot consent ». Les opposants depuis un certain temps, multiplient des attaques en passant par, des communiqués de presse, des interviews ou des émissions sur les ondes des Radios nationales et internationales. Pour le moment, Martin Ziguélé, Nicolas Tiangaye, Anicet-Georges Dologuélé, Crépin Mboli-Goumba et les autres, peinent à faire sortir Faustin-Archange Touadéra de sa zone de confort.
Dans la situation actuelle, chaque entité politique joue sa propre partition, et brandit sa propre constitution de la république. L’opposition démocratique, est restée cramponnée à la constitution du 30 mars 2016. Celle-ci fixe, la durée du mandat présidentiel à cinq ans et il n’est renouvelable qu’une seule fois. Pour les opposants Centrafricains, le calcul est très simple pour un Professeur des mathématiques. Selon eux, Faustin-Archange Touadéra, élu le 14 février 2016 et réélu le 27 décembre 2020, n’est plus éligible en Centrafrique.
Le parti au pouvoir (MCU) et ses alliés, voient les choses différemment et ils gouvernent le pays, sur la base d’une nouvelle constitution adoptée le 30 aout 2023 en Centrafrique. Cette nouvelle constitution, fixe un mandat présidentiel à sept ans et, il est renouvelable indéfiniment. Pour la majorité présidentielle, le retour à l’ancienne constitution du 30 mars 2016, ne relève que du fantasme. « Pour nous, la constitution du 30 mars 2016 n’existe plus », avait expliqué le Porte-parole du gouvernement, Maxime Balalou.
L’opposition Centrafricaine qui a les dents longues, a visiblement quelques revendications en réserve. Celles-ci concernent, le retrait de l’exclusivité de la nationalité centrafricaine qui est imposée, dans la nouvelle constitution en cas d’une éventuelle candidature aux élections présidentielles en Centrafrique. Elle émet aussi, des doutes sur la capacité de l’Autorité Nationale des Elections (ANE) à organiser une élection crédible, et l’impartialité de la Cour constitutionnelle à gérer des contentieux électoraux en Centrafrique.
La seule issue selon l’opposition afin de se faire entendre raison, c’est de discuter directement avec Faustin-Archange Touadéra. Les opposants qui ont déjà multiplié des appels à la tenue d’un autre dialogue politique, peinent à obtenir une réponse de la part Faustin-Archange Touadéra. Le Président Centrafricain, qui entend très bien ce que dit son opposition, reste encore peu bavard sur la question. Faustin-Archange Touadéra, visiblement, prend encore son temps avant de saisir cette main-tendue de l’opposition. Une rencontre essentielle, qui pourrait permettre au pouvoir et son opposition, d’accorder les violons et de choisir une seule constitution sur laquelle, vont se jouer les prochaines élections présidentielles de 2025 en Centrafrique.
Si Faustin-Archange Touadéra reste peu bavard, son entourage politique en revanche, parle discrètement. Pour sa famille politique, la décision de se présenter pour un quelconque mandat présidentiel, ne relève pas de la volonté exclusive de Faustin-Archange Touadéra. L’organe décisionnel de son parti (MCU), validera au moment opportun la candidature de la personne qui le représentera. Par conséquent, les différentes manifestations organisées en Centrafrique, ne constituent qu’une simple expression de « la liberté de manifestation « . Un droit qui est reconnu à tous les citoyens, par la constitution en Centrafrique. Pendant ce temps, les appels et les manifestations en faveur de la candidature de Faustin-Archange Touadéra, se poursuivent dans les différentes villes de la Centrafrique. Des manifestations qui sont particulièrement, surveillées par l’opposition démocratique du pays.