En Centrafrique l’urgence a toujours été, la sécurité. Et pour cause, le pays peine à sécuriser son territoire afin de faciliter la libre circulation de biens et personnes suite à de nombreuses années de conflits armés. Cette année, un autre combat s’est greffé aux priorités centrafricaines. Ce combat s’appelle, la lutte contre l’impunité et le détournement de fonds publics.
Centrafrique : le Président Faustin-Archange Touadéra lance la lutte contre la corruption
La politique est déclinée par le Président Faustin-Archange Touadéra le 4 janvier 2024, lors du premier conseil des ministres du nouveau gouvernement issu du dernier remaniement ministériel en Centrafrique. Avec ce nouveau gouvernement, 10 personnalités ont intégré l’équipe gouvernementale. En revanche, quelques personnalités ont quitté le navire du gouvernement de 34 membres dirigé par Felix Moloua.
Faustin-Archange Touadéra a sommé tous les nouveaux ministres à déclarer leur patrimoine auprès de la Cour Constitutionnelle. Une obligation légale, afin de distinguer les biens publics du bien personnel et privé. Selon lui, les moyens de l’État ne pourraient plus servir les intérêts « égoïstes des agents publics ou privés ». Une mise en garde est ainsi lancée, contre la corruption, l’enrichissement illicite et la prise des intérêts dans les contrats signés avec l’État centrafricain.
Pour que les moyens de l’État soient utilisés selon leur destination constitutionnelle, le président centrafricain demande aux ministres d’observer l’obligation d’intégrité envers la nation. Une qualité qui pourrait raffermir leur autorité, légitimer la fonction et assurer la confiance que le peuple centrafricain attend d’un gouvernement. Une communication « bénite », car Bangui doit soigner son image ! En matière de corruption et environnement des affaires, Bangui n’a jamais été un bon élève.
Selon la Banque mondiale, l’environnement des affaires du pays est moins attractif. La Centrafrique est placée au 185e rang parmi les 190 pays classés en 2017. La raison est liée, aux crises politiques ou sécuritaires à répétition et à un problème majeur de corruption. Selon l’Ong Transparency International l’indice de perception de la corruption en Centrafrique est de 24 en 2022.
En rappel, un ancien ministre de Faustin-Archange Touadéra, celui de la jeunesse et des sports, a été arrêté en avril 2021 à cause des soupçons de détournement alors qu’il était en fonction. La Cour Criminelle, en audience du 4 mai 2022 à Bangui, avait confirmé les faits. Il a été condamné à 10 ans de travaux forcés et une amende de 3 millions de francs CFA. La situation est toujours en cours, car, ses Avocats avaient exprimé le besoin d’exercer un recours contre la décision.
En plus de cette obligation d’intégrité morale, les ministres sont sommés d’observer l’obligation de réserve, pendant et après leur fonction. Et pour cause, certains documents officiels se sont déjà retrouvés sur les réseaux sociaux.