L’arrivée de la Séléka au pouvoir le 24 mars 2013, a déstructuré les Forces Armées Centrafricaines (FACA) par le pillage du matériel militaire. Une situation qui avait entrainé, la dissémination des armes dans un contexte où, leur contrôle reste un enjeu majeur pour la sécurité en Centrafrique.
Le 5 décembre 2013, le Conseil de sécurité des Nations-Unies décide d’intervenir. Il adopte en application du chapitre VII de sa Charte, la résolution 2127 (2013) qui impose un embargo. Il concerne, l’exportation des armes et du matériel militaire en Centrafrique. L’embargo touche aussi, la fourniture d’une aide technique liée à des activités militaires et, un gel des avoirs des acteurs clés de la crise en Centrafrique.
L’ONU apporte néanmoins, quelques exceptions. Elles touchent, les vêtements de protection temporairement exportés pour des fonctionnaires des Nations-Unies, des représentants des médias ainsi que des agents humanitaires ou d’aide au développement en Centrafrique. Mais ces équipements, doivent être réservés exclusivement pour un usage personnel en Centrafrique.
Sont aussi exceptés, les armes légères et autres matériels militaires utilisés, dans le cadre des patrouilles internationales contre le braconnage, le passage de clandestins et autres activités illégales en Centrafrique. L’autre volet touche, les armes et les matériels militaires destinés à la réforme du secteur de la sécurité en Centrafrique.
En 2015, cet embargo de l’ONU, a subi quelques aménagements. Ils concernent, la décision UN 2015/78 relative à l’établissement de la mission de conseil militaire de l’Union européenne (EUMAM/RCA). Elle est lancée le 19 janvier 2015, afin de fournir un conseil stratégique en formation aux FACA.
En décembre 2017, une dérogation importante est apportée à cet embargo. Il s’agit de la livraison autorisée, des armes russes aux FACA. Elle comprend 900 pistolets Makarov, 5 200 fusils d’assaut AKM, 140 armes de précision, 840 fusils mitrailleurs Kalachnikov, 270 lance-roquettes RPGs et 20 armes antiaériennes, ainsi que les munitions. Ces armes étaient destinées à équiper plus de 1300 hommes de deux bataillons des FACA formés par l’Union Européenne en Centrafrique. En 2018, une autre dérogation, a été accordée à la France. Elle a donc livré, 1400 fusils d’assaut à la Centrafrique.
Depuis 2016, plusieurs plaidoyers pour la levée de cet embargo sont présentés par la Centrafrique. Malheureusement, l’ONU a décidé le 27 juillet 2023 de le reconduire jusqu’au 31 juillet 2024. Cette reconduction, est adoptée par 13 voix et 2 abstentions pour, la Chine et la Russie. L’ONU demande aussi à Bangui, d’ici au 15 mai 2024, un rapport sur les progrès accomplis en matière du respect des Droits de l’Homme en Centrafrique.
Pour lever totalement l’embargo, l’ONU attend toujours une garantie suffisante. Cette garantie consiste, à réduire le niveau de l’insécurité très préoccupant, des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire en Centrafrique. Du côté de la ministre des Affaires étrangères de la Centrafrique qui cite le cas de l’Ukraine devant l’ONU ce 27 juillet 2023, on est en face d’une « incohérence » et « d’une politique de deux poids, deux mesures ». Notons que depuis quelques années, la Centrafrique contourne l’embargo par des accords bilatéraux et la formation de ces militaires.