Les lampions viennent de s’éteindre sur la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nation Can 2023, avec le sacre des Eléphants de Côte d’Ivoire.
CAN 2023 : Le sacre des Eléphants, la victoire de la foi
Les Eléphants viennent de hisser pour la troisième fois la Côte d’Ivoire sur le toit de l’Afrique, après près d’un mois d’une compétition très disputée.
Mais pour y arriver, ce ne fut pas facile. Comment peut-il en être autrement ?
Que de péripéties !
Que de « palabres » !
Que d’humiliation !
Mais c’est connu, tout accouchement est difficile et douloureux, ou encore « à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ».
Les Ivoiriens sont passés au cours de cette compétition, par toutes les émotions, pour finalement vivre la joie immense de la victoire.
C’est la victoire de la foi, de la révolte, de l’abnégation, de l’audace et de la congruence entre des joueurs et leur nouvel entraineur.
C’est la victoire de tout un peuple uni derrière son équipe, où pour une fois, toutes les divergences ont été mises sous le boisseau pour ne regarder qu’aux Eléphants et par-delà qu’à la Côte d’Ivoire jusqu’à la victoire finale.
C’est désormais chose faite, et on doit pouvoir en tirer des leçons.
Des leçons, on peut également les tirer du parcours de toutes les équipes qui ont pris part à la compétition. C’est une évidence, désormais il n’y a plus de petites équipes qui viennent à la Can faire de la figuration, ou des équipes dont on prévoit la victoire finale en se fondant sur leur passé.
Le nivellement par le haut du football africain est une réalité tangible, et le nier serait de mauvaise foi.
Que le Cap Vert « manque de respect » à des équipes autrefois auréolées de gloire, que la Mauritanie mette fin aux illusions de l’Algérie, ou que la Guinée Equatoriale fasse s’effondrer les certitudes des Ivoiriens et les fasse redescendre sur terre, est le signe évident que l’histoire n’est pas statique, mais elle est en constante évolution. La vérité d’hier, n’est pas celle d’aujourd’hui, et le ballon roule pour tout le monde.
Il faut donc se remettre constamment en question, travailler sans cesse durement et surtout ne pas dormir sur ses lauriers.
On peut en ce moment de joie intense de toute la nation ivoirienne, tirer le chapeau au Comité d’Organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (Cocan) pour avoir mené la barque jusqu’à bon port et pour l’organisation presque parfaite de la compétition.
La fête du football africain a bien débuté par un spectacle haut en couleur, qui a meublé la cérémonie d’ouverture. La culture ivoirienne y a été célébrée et présentée sous toutes ses facettes, mettant en exergue la diversité qui fait sa richesse.
Cependant, les difficultés qu’ont eues de nombreux amoureux du ballon rond à obtenir les tickets d’entrée aux stades, est un fait qui continue d’interroger et qui a entaché l’organisation de la fête.
La spéculation et l’affairisme qu’il y a eu autour de la vente des tickets ont assurément failli gâcher la belle fête du football. Cela doit être combattu. Quand la victoire des Eléphants sera digérée, une enquête doit être nécessairement diligentée pour situer les responsabilités, et punir tous les fautifs. Il y va de l’honneur de notre pays. Il est hors de question que des individus, bénéficiant d’une certaine complicité aient eu à l’idée de prendre la Can, notre Can en otage pour se faire de l’argent facile. La victoire des Eléphants ne doit pas nous faire oublier cette forfaiture.
Mais d’ici là, portons au panthéon l’équipe nationale, les Eléphants de Côte d’Ivoire. Ils viennent de loin, de très loin même.
« Morts à Abidjan, ressuscités à San Pedro, qualifiés à Yamoussoukro, repositionnés à Bouaké… », les Eléphants viennent de boucler leur périple à Abidjan, avec le troisième sacre de leur histoire. Pour cela, ils méritent notre respect.
Un hommage particulier doit être rendu à Fae Emerse et à ses adjoints, qui viennent de démontrer si besoin en était, qu’il est temps de faire confiance à la compétence et à l’expertise locales, ce, dans tous les domaines.
C’est désespérant de voir qu’après plus de soixante (60) ans d’indépendance, on en soit toujours à avoir recours à des expatriés, là où les compétences nationales foisonnent. Il suffit juste de les mettre en situation, de leur faire confiance et de les juger aux résultats par rapport aux objectifs qu’on leur aura fixés.
Nombreux sommes-nous, à avoir été ulcérés de voir la transe hystérique qui s’était emparé des dirigeants de notre football après la démission (ou le limogeage) du sélectionneur Gasset, pour s’offrir une pige d’Hervé Renard, alors que celui-ci est encore sous contrat avec la Fédération Française de Football (Fff).
De prime abord, ils n’ont pas pensé donner la chance aux adjoints de Gasset de se faire valoir. C’est faute de mieux, et à leur corps défendant que Fae Emerse, Guy Demel et Alain Gouamené ont pris les rênes des Eléphants. Ce comportement est aussi à blâmer, même si nous sommes actuellement dans une joie immense.
Ne boudons pas notre plaisir et disons bravo aux Eléphants qui nous ont permis de mettre entre parenthèses pour un mois, notre déprime quotidienne.
Vive la Can 2025…A nous deux Maroc…le merci est fini !
Mais arrive le jour où l’ivraie sera séparée du vrai.