Le Cameroun entre dans une nouvelle dynamique en ce début d’année 2025. Depuis le 1er janvier 2025, un prélèvement de 4 FCFA est effectué par le gouvernement sur tous les transferts d’argent réalisés à l’intérieur du pays. Une loi entrée en vigueur avec pour objectif de générer 15 milliards de FCFA.
Une nouvelle taxe sur les transferts d’argent au Cameroun
Avant 2025, le gouvernement du Cameroun percevait 0,2 % sur toutes les opérations de transfert ou de retrait d’argent effectuées. À cela s’ajoute une nouvelle taxe mise en place cette année. Issue de l’article 228 quinquies alinéa 2, cette loi autorise le prélèvement de 4 % sur toutes les transactions d’argent effectuées. Ce taux vient s’ajouter au 0,2 % déjà existant.
La nouvelle disposition s’applique également aux transactions effectuées par les banques et établissements de crédit, qui échappaient jusqu’ici au champ d’application de la TTA (Taxe sur les Transferts d’Argent).Des recettes fiscales estimées à 15 milliards FCFABien que le prélèvement semble insignifiant par transaction, le revenu global pour le Trésor public est loin d’être négligeable. Selon les services fiscaux, cette nouvelle source de revenu devrait rapporter plus de 15 milliards FCFA au Trésor public. Une somme conséquente qui pourrait être utilisée dans divers secteurs stratégiques pour favoriser la croissance économique du Cameroun.
Un frein potentiel à l’inclusion financière
Bien que bénéfique pour l’État, ce prélèvement supplémentaire sur les transferts d’argent constitue un frein à l’inclusion financière, notamment dans les zones rurales. Les populations faiblement bancarisées pourraient être durement affectées. Le manque de petite monnaie (pièces ou petites coupures) aggrave la situation, obligeant les populations à dépenser plus que nécessaire pour effectuer leurs transactions.
Comparaison avec les politiques fiscales d’autres pays africains
Pour le gouvernement camerounais, le montant de 4 FCFA est jugé insignifiant au regard de la population. Les autorités ont également comparé cette mesure aux politiques fiscales d’autres pays africains.« Par exemple, au Kenya, les transactions financières sont taxées à hauteur de 0,5 % de leur montant, tandis qu’en Ouganda, le taux est fixé à 0,3 %. D’autres pays, comme la Tanzanie et le Ghana, imposent respectivement des taux de 0,4 % et de 1 % sur les transferts d’argent », justifie l’exposé des motifs.
Une augmentation ciblée sur les jeux de hasard et les divertissements
La loi de finances 2025 a également augmenté le taux de la taxe sur les transferts d’argent (de 0,2 % à 1 %) pour les dépôts et retraits d’argent liés aux activités de jeux de hasard et de divertissement. Cette mesure vise à lutter contre la participation massive des jeunes aux jeux de hasard et à encourager une jeunesse plus responsable.