La filière cacao est sur le point de traverser une période de turbulence. Une flambée des prix, tant à la vente qu’à l’achat, semble inévitable en 2025 et même au-delà. C’est l’affirmation des experts du domaine, qui s’appuient sur de nombreux faits.
Une flambée des prix du cacao qui semble partie pour durer
Les prémices de la hausse des prix du cacao se sont déjà fait ressentir à l’approche des fêtes. À cette période, la tonne était évaluée à plus de 12 900 dollars, un montant qui, selon les experts, devrait connaître une augmentation considérable. Leur analyse repose sur plusieurs éléments concrets.
Un virus dévastateur qui met en péril la production
Le premier facteur expliquant cette hausse à venir est la courbe des prix à terme à New York. Selon celle-ci, les cours pourraient rester 3,5 fois supérieurs à leur moyenne de 2016-2023, et ce, jusqu’en 2025 au moins. Cette tendance s’explique par des défis structurels affectant la production sur plusieurs années. Ces difficultés prolongent les déséquilibres entre l’offre et la demande, ajoutant un risque supplémentaire de hausse des prix.Selon les experts, ces problèmes de production sont liés à la propagation du virus de l’œdème des pousses du cacaoyer (Cacao Swollen-Shoot Virus).
Transmis par des cochenilles, ce virus rend les arbres plus vulnérables aux aléas climatiques. Il provoque le gonflement des branches et réduit leur rendement, pouvant aller jusqu’à la mort des arbres.Le manque d’investissements agricoles dans les grandes régions productrices d’Afrique de l’Ouest, ainsi que l’accès limité aux produits phytosanitaires, favorisent la propagation de cette maladie.
La Niña et les conditions climatiques défavorables
Le deuxième facteur expliquant la flambée des prix est l’arrivée de La Niña. Ce phénomène climatique entraîne des précipitations accrues, des températures plus fraîches et des événements météorologiques extrêmes. Elle a récemment pris le relais d’El Niño, son opposé.
El Niño provoque un réchauffement des eaux de l’océan Pacifique équatorial, ce qui entraîne des changements climatiques mondiaux, tels que des sécheresses dans certaines régions et des pluies intenses dans d’autres.
Un stock mondial au plus bas depuis 40 ans
Enfin, la troisième raison justifiant une hausse significative des prix du cacao est la baisse du ratio stocks/broyage. Selon les données de l’Organisation internationale du cacao, ce ratio est tombé à 27 %, soit son plus bas niveau depuis 40 ans.
Pour la quatrième année consécutive, le marché du cacao fait face à un déficit de l’offre. Lors de la campagne 2023-2024, ce déficit s’élevait à 478 000 tonnes et pourrait encore se creuser en 2025. Une mauvaise nouvelle tant pour les producteurs que pour les consommateurs.