L’ancien ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Dr Ablassé Ouédraogo a été enlevé à son domicile, a annoncé son parti, le 24 décembre 2023.
Burkina Faso : Ablassé Ouédraogo emmené vers une destination inconnue
Le Faso Autrement, parti politique burkinabè, a rapporté le kidnapping de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Dr Ablassé Ouédraogo, le 24 décembre 2023. Des hommes armés encagoulés ont encerclé sa résidence à Ouagadougou avant de l’emmener vers une destination inconnue. Le parti a vivement condamné cet enlèvement, attribuant cet acte au fait que l’ancien ministre persiste à exprimer ses opinions, malgré les difficultés, dénonçant les lacunes sociales et proposant des solutions.
Ce tragique événement survient après la réquisition, en début novembre, de plusieurs personnalités pour participer à la lutte contre les groupes jihadistes. Cette action avait suscité l’indignation de diverses organisations des droits humains et syndicales, entraînant des actions en justice contre l’État burkinabè pour obtenir la libération des réquisitionnés.
Au début du mois de décembre, un tribunal a suspendu cette réquisition, répondant ainsi aux exigences de plusieurs membres de la société civile. Cependant, cet enlèvement récent démontre la fragilité persistante de la sécurité et la menace qui pèse sur ceux qui osent exprimer leurs opinions.
Le Faso Autrement, tout en appelant à la libération immédiate et inconditionnelle du Dr Ablassé Ouédraogo, a invité également les citoyens à condamner cet acte inacceptable.
Depuis qu’il a été appréhendé par la police à son domicile, M. Ablassé Ouedraogo est introuvable. Il aurait en effet reçu un ordre de réquisition militaire envoyé par le régime du président Ibrahim Traoré. Cet ordre fait obligation au concerné de se rendre au front afin de lutter contre le terrorisme qui gangrène le Burkina Faso. Il serait donc aux mains des forces de l’ordre, selon ses proches.
Depuis la disparition de cet ex-ancien ministre, l’état-major de l’armée du Burkina Faso n’a diffusé aucun communiqué pour situer ses proches et l’opinion sur son lieu de détention. L’armée n’a pas non plus démenti l’information de son enrôlement de force.