Au Burkina Faso, l’Assemblée législative de transition a adopté à l’unanimité, vendredi 8 novembre 2024, le projet de loi portant administration du travail d’intérêt général en milieu carcéral. Ce projet de loi, qui vise à désengorger les prisons, a été salué par le gouvernement.
Travail d’intérêt général : la nouvelle arme du Burkina Faso contre la récidive
Le Président Ibrahim Traoré veut désengorger les prisons et réformer le système judiciaire. Selon le ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Edasso Rodrigue Bayala, « ce projet de loi constitue un pas important vers l’amélioration de notre système judiciaire, en garantissant à la fois l’équité et la dignité des personnes condamnées, tout en répondant aux besoins collectifs ».
En effet, l’objectif principal de cette initiative, au cœur des grandes décisions de l’Assemblée, est de « désengorger les prisons, en remplaçant certaines peines privatives de liberté par des travaux d’intérêt général, tout en allégeant le coût de l’entretien des personnes détenues sur le budget de l’État ».
Dans le cadre de ces nouvelles mesures pénales, le travail d’intérêt général est désormais une peine principale et autonome. Des structures publiques et privées reconnues par l’État, y compris les entreprises privées accomplissant des missions de service public, ont été identifiées pour accueillir les personnes condamnées à ce type de travaux.
Par ailleurs, les autorités législatives ont appelé le gouvernement à mener une vaste campagne de sensibilisation auprès des acteurs judiciaires. Pour Ibrahim Traoré, le fait de condamner des personnes à l’incarcération ne constitue pas une véritable correction.
« Je ne vois pas bien qu’on condamne des gens, qu’on les enferme et qu’on les nourrisse. Je souhaite que les sanctions soient des travaux d’intérêt public qui permettent de faire travailler (les condamnés) dans nos champs communautaires qu’on va créer pour produire pour les autres et aussi permettre de faire d’autres types de travaux (…) ». À cet effet, le chef de l’État mise fortement sur le travail d’intérêt général, une sanction qu’il estime plus constructive et bénéfique pour le développement du Burkina Faso.