Au Burkina Faso, une vingtaine de militaires condamnés pour leur rôle dans le coup d’État manqué de 2015 ont reçu une grâce présidentielle. Il s’agit de l’application d’une loi adoptée fin 2024. Le capitaine Ibrahim Traoré a signé un décret pour la libération de plusieurs officiers et sous-officiers de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle. La garde prétorienne de l’ancien président Blaise Compaoré avait tenté de renverser le pouvoir de la transition dirigé à l’époque par Michel Kafando.
Un décret présidentiel pour la réconciliation
Le décret, daté du 24 mars, accorde une « grâce amnistiante » à 21 membres des forces armées du Burkina Faso. Ces personnes avaient fait l’objet d’une condamnation ou d’une poursuite judiciaire pour des faits commis les 15 et 16 septembre 2015. Parmi les bénéficiaires, six officiers, dont le capitaine Oussène Zoumbri et le lieutenant Relwindé Compaoré, décoré quatre fois au Mali pour ses missions. Les lieutenants Gorgo Ghislain et Abdoul Kadri Dianda, ou encore le sergent-chef Adama Diallo, font également partie des graciés.
Suite à cette décision, ces 21 militaires reprendront leur place au sein des forces armées du Burkina Faso. Cependant, le décret précise que cette réintégration ne donnera lieu à aucune reconstitution de carrière ni à aucune indemnité. À la fin de l’année dernière, le parlement de transition avait adopté une loi qui visait une soixantaine de condamnés par le tribunal militaire pour « atteinte à la sureté de l’État ». Cette loi offrait la possibilité à ces personnes de formuler une demande de « grâce amnistiante ». « Cette décision vise à favoriser la réconciliation nationale », a déclaré un porte-parole du gouvernement.
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Vers un apaisement des tensions
Cette mesure intervient dans un contexte où le Burkina Faso cherche à tourner la page d’une période de troubles politiques. La tentative de coup d’État de 2015 avait profondément divisé le pays, et cette grâce présidentielle est perçue par certains comme un pas vers la réconciliation.