Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a annoncé une série de mesures pour lutter de manière implacable contre le blanchiment de capitaux et la corruption, deux fléaux qui empoisonnent l’environnement des affaires en Côte d’Ivoire. Ce combat est placé au cœur des priorités gouvernementales pour l’année 2025, marquant ainsi une étape décisive vers l’assainissement économique et institutionnel du pays.
La Côte d’Ivoire va renforcer la lutte contre le blanchiment de capitaux en 2025
Corrompus, corrupteurs et adeptes du blanchiment de capitaux ont des soucis à se faire au cours de cette nouvelle année. « La bonne gouvernance, la lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux feront l’objet d’une attention particulière tout au long de l’année 2025 », a déclaré le chef de l’Etat.
Cet engagement annonce des actions de répression ciblées contre les individus et les réseaux impliqués dans ces pratiques illicites. Les autorités entendent adopter des mesures qui visent à renforcer la transparence et à améliorer la régulation dans les secteurs économiques sensibles.
La Côte d’Ivoire figure actuellement sur la liste grise du Groupe d’Action Financière (GAFI), un statut qui reflète les lacunes du pays en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Cette situation nuit à l’attractivité économique du pays et érode la confiance des investisseurs.
Selon Lacina Soumahoro, spécialiste en conformité et lutte contre la criminalité financière, « la présence de la Côte d’Ivoire sur cette liste est « un message de l’insuffisance des efforts déployés jusqu’à présent pour lutter contre ce fléau ».
La Côte d’Ivoire s’est engagée à collaborer étroitement avec le GAFI et le GIABA (Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest). Lacina Soumahoro explique que cette collaboration implique la mise en œuvre rigoureuse des recommandations internationales, notamment en matière de transparence financière et de sanctions contre les infractions économiques. « Dans ce cadre là, plusieurs initiatives devraient être prises dans les semaines et mois à venir pour intensifier la lutte contre ce fléau », avait-il annoncé dans un entretien accordé à AFRIQUE SUR 7.
A quoi doit-on s’attendre ?
Pour renforcer la lutte contre le blanchiment de capitaux, des actions clés sont attendues de la part des autorités. Parmi celles-ci, le renforcement des cadres juridiques et institutionnels, qui inclura l’adoption de nouvelles lois ainsi que la révision des dispositifs existants, afin de mieux sanctionner les actes de corruption et de blanchiment.
Le gouvernement devra également prendre des mesures concrètes en matière de coopération internationale, en collaborant étroitement avec les partenaires régionaux et mondiaux pour faciliter la traque des réseaux mafieux qui opèrent via Abidjan.
En parallèle, des actions de sensibilisation et de formation devraient être mises en œuvre pour renforcer les capacités des acteurs publics et privés. Ces initiatives viseraient à mieux détecter et prévenir les pratiques frauduleuses, contribuant ainsi à un environnement économique plus transparent et sécurisé.