Un jeune homme est accusé d’avoir orchestré sa propre mort pour échapper à sa victime présumée, un expatrié français. Il aurait mis en scène ses funérailles, allant jusqu’à produire un faire-part et des photos de lui dans un cercueil. La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) du Bénin se penche sur cette affaire complexe.
Accusation de cybercriminalité au Bénin et mise en scène macabre
L’accusé, un pâtissier de formation , aurait escroqué un Français en se faisant passer pour un homme d’affaires béninois. L’avocat de la partie civile affirme qu’il a soutiré 53 millions de FCFA à sa victime, sous prétexte d’œuvres caritatives et d’investissements. « Tous les numéros de retraits d’argent envoyé par la victime conduisent au prévenu », a déclaré le conseil. Face aux demandes de preuves de l’expatrié, le jeune homme aurait mis en scène sa propre mort. Des photos le montrent dans un cercueil, et un faire-part annonce ses funérailles à Porto-Novo, au Bénin.
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Le prévenu, quant à lui, nie toute implication dans cette escroquerie. Il admet avoir été en contact avec le Français, mais prétend que leur relation était basée sur une promesse de voyage en France. « C’est le Français qui lui a demandé de quitter la maison de ses parents et d’aller louer. Le prévenu a confirmé que le Français assure toutes ses dépenses », a-t-il déclaré devant la Cour. Selon lui, c’est un ami qui aurait créé les fausses photos de sa mort. Il conteste également le montant de l’escroquerie, affirmant n’avoir jamais reçu plus de 50 000 FCFA à la fois.
Réquisitoire et questions sur l’orientation sexuelle au Bénin
Le ministère public a mis en doute la version du prévenu. Le magistrat a souligné les incohérences de son récit et a révélé la découverte d’activités de cybercriminalité sur son téléphone. « Est-ce qu’on peut entretenir quelqu’un comme la victime l’a fait sans raison ? », a interrogé le premier substitut du procureur spécial. Il a également demandé au prévenu s’il était homosexuel, ce que ce dernier a nié.
Le ministère public a requis une peine de cinq ans de prison ferme et une amende d’un million de FCFA. Il a également demandé à la Cour de condamner le prévenu à rembourser les 53 millions de FCFA à la victime. La Cour rendra son verdict dans les prochains jours.