Au Bénin, les conditions de vie dans les prisons et maisons d’arrêt suscitent des débats depuis quelques jours. Au cours d’une séance d’échange sur les réalisations du gouvernement, le porte-parole du gouvernement s’est prononcé sur le sujet. Il a indiqué que l’exécutif fait des efforts pour améliorer les conditions de détention. Cette réaction intervient après le rapport d’Amnesty International Bénin qui dénonce des « conditions inhumaines » dans les prisons.
Bénin : le gouvernement promet des améliorations dans les prisons
De 2016 à ce jour, les choses ont légèrement changé sur le volet restauration dans les prisons et maisons d’arrêt. Le Porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, a révélé que le nombre de repas est passé d’un repas par jour à deux. Selon ses dires, jusqu’en 2016, les prisonniers avaient droit à un repas par jour d’une valeur de 200 à 300 FCFA. « On a amélioré la situation. Aujourd’hui, la valeur du repas c’est 600 FCFA et on fait au moins en sorte qu’ils aient deux », a-t-il affirmé.
Si on s’en tient aux chiffres du Secrétaire général adjoint du gouvernement, chaque prisonnier est à 1 200 FCFA par jour. Pour lui, c’est une grande avancée en comparaison à la situation de départ. Il a d’ailleurs fait remarquer que ce n’est pas « l’inhumanité là-bas » comme certaines opinions tentent de le dire. Néanmoins, il est nécessaire de redoubler d’efforts pour assurer une alimentation suffisante aux détenus. Nombre d’entre eux, démunis et sans soutien extérieur, dépendent entièrement de ces deux repas quotidiens.
Comme le disait l’ancien ministre de la Communication, Alain Orounla, « la prison n’est pas un hôtel 5 étoiles ». Cependant, le porte-parole du gouvernement reconnaît que les détenus sont des êtres humains et méritent un traitement humain.
Des prisons en surpopulation
La surpopulation carcérale est un fait qui inquiète au Bénin. Elle a été révélée par le rapport d’Amnesty International Bénin et confirmée par le Directeur de l’Agence Pénitentiaire lors d’un atelier tenu en début septembre. Il a confié qu’à la date d’aujourd’hui, les établissements pénitentiaires du Bénin comptent 19 563 détenus.
On retrouve 18 566 hommes, 607 femmes et 390 mineurs pour un taux d’occupation de 298, 85 %. Selon François Hounkpè, Directeur de l’Agence pénitentiaire, ces chiffres traduisent « une crise de surpeuplement ou de surpopulation carcérale ». A titre d’exemple, Amnesty International Bénin évoque le cas de la prison de Missérété qui accueillait jusqu’en 2023, 3 742 personnes détenues alors qu’elle devrait en recevoir environ 1000.
L’organisation de défense des droits de l’homme invite le gouvernement à trouver des solutions adéquates pour améliorer les conditions de détention. « Les autorités béninoises doivent prendre des mesures pour éviter que les prisons du pays ne deviennent des mouroirs », Samira Daoud, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale.
Le gouvernement n’est pas indifférent à la souffrance des détenu.e.s. Wilfried Léandre Houngbédji assure que des actions seront menées pour soulager les prisonniers. « Nous avons des projets de construction de nouvelles prisons modernes tout en améliorant les autres construits », a-t-il déclaré ce dimanche sur la radio Peace Fm.
Il faut souligner que le Bénin compte trois prisons civiles et huit maisons d’arrêt. Pour la nuance, une prison civile accueille les détenus condamnés à de longues peines. Par contre, les maisons d’arrêt sont faites pour les prévenus en détention provisoires ou les personnes condamnées à de courtes peines.