Les autorités béninoises ont lancé une nouvelle offensive contre le travail du sexe à Cotonou. Dans la nuit du 1er au 2 septembre, une vingtaine de travailleuses du sexe ont été interpellées dans le 12e arrondissement. Cette opération s’inscrit dans le cadre d’une politique plus générale visant à éradiquer cette activité, jugée préjudiciable à l’image de la ville et à la santé publique.
Cotonou : la répression contre la prostitution s’intensifie
La police revient à la charge contre la prostitution à Cotonou. Après une série d’opérations menées contre les travailleuses du sexe en 2021 et 2022, les forces de l’ordre ont repris du service. Du 1er au 2 septembre, une vingtaine de travailleuses du travail ont été interpellées pour racolage. L’objectif à long terme de la police est de mettre fin à cette activité dans la capitale économique. Actuellement, l’opération est intensifiée dans le 12e arrondissement, de Togbin au Port autonome de Cotonou.
Les autorités ont entrepris cette opération dans le but de redorer le blason de Cotonou, souillé selon elles par une activité qui prend de l’ampleur et qui va à l’encontre des bonnes mœurs. Le préfet du Littoral a souligné qu’il s’agissait avant tout d’une question de santé publique et de sécurité, liée à l’existence de réseaux de proxénétisme qui exploitent des personnes vulnérables, notamment des mineures.
Les conditions dans lesquelles le travail du sexe est exercé n’agrée pas le Préfet qui y trouve un problème de criminalité et de génocide. Il craint une contamination en masse des Béninois qui s’exposent à des maladies incurables en s’offrant les services des prostitution.
Il est important de noter que la prostitution en elle-même n’est pas illégale au Bénin. Cependant, les activités connexes, telles que le proxénétisme et l’exploitation des mineurs, sont punies par la loi. Selon le juriste Bob Yaovi Liassidji, « des pratiques, des manœuvres et des circonstances peuvent entourer la commission de ces actes qu’on peut qualifier de délit ». Il explique qu’au Bénin, seuls les faits de « proxénétisme et excitation de mineure à la débauche » sont formellement sont punis. C’est dire que les travailleuses du sexe interpellées seront relâchées si ce n’est que la prostitution qui leur reproché.