Artiste malienne, Rokia Traoré restera incarcérée un mois de plus à la prison de Haren. Ceci, selon une décision rendue lundi par le tribunal correctionnel de Bruxelles. La quinquagénaire, condamnée par défaut en 2023 pour non-présentation d’enfant, a fait opposition à ce jugement. En attendant le nouveau procès prévu le 8 janvier, l’artiste passera donc les fêtes de fin d’année derrière les barreaux.
Rokia Traoré incarcérée : pourquoi la chanteuse malienne reste en prison jusqu’en janvier
Rokia Traoré a été condamnée à deux ans de prison par défaut pour avoir enfreint une décision de justice concernant la garde de sa fille, née de sa relation avec le dramaturge belge Jan Goossens. Interpellée en juin dernier à Rome, alors qu’elle devait donner un concert, elle a été extradée vers la Belgique fin novembre après avoir épuisé tous les recours possibles. Son avocat, Me Dimitri de Béco, a plaidé pour que l’appel soit déclaré recevable et que sa cliente puisse être remise en liberté dans l’attente d’un nouveau procès. Mais le tribunal a rejeté cette demande. La semaine dernière, une tentative de libération sous conditions avait également échoué, la chambre du conseil ayant estimé qu’il existait un risque de fuite et un danger de récidive.
Un passé judiciaire qui alourdit la situation
Le parquet, soutenu par l’avocat de Jan Goossens, Me Sven Mary, a insisté sur les antécédents de l’artiste. En 2020, Rokia Traoré avait déjà été arrêtée en France dans le cadre de cette affaire, avant de fuir au Mali après sa libération sous conditions. « Si elle est à nouveau laissée libre, on ne la reverra plus, ni elle ni l’enfant », a affirmé Me Mary.
Le cas de Rokia Traoré met en lumière les défis juridiques liés aux conflits internationaux en matière de garde d’enfant. En attendant la décision finale prévue pour le 8 janvier, l’artiste devra rester en détention à Bruxelles, une situation qui continue de diviser les opinions dans les milieux culturels et judiciaires.