La chanteuse franco-malienne Aya Nakamura a été la cible d’attaques racistes suite à l’annonce de sa participation aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Treize personnes comparaîtront devant la justice pour répondre de leurs actes. Cette affaire met en lumière la persistance du racisme et la nécessité de lutter contre toutes formes de discrimination.
Une enquête minutieuse
Le parquet de Paris a annoncé que treize personnes seront jugées le 4 juin pour des injures racistes visant Aya Nakamura. Les investigations ont permis de constater que les publications émanaient notamment du compte X du groupe « les Natifs », un mouvement identitaire d’extrême droite, ainsi que de son porte-parole, Antoine G. Le responsable du groupe, identifié comme Edouard M., aurait coordonné ces attaques en donnant son aval à la diffusion des messages haineux.
À l’hiver 2024, ce groupe avait notamment diffusé sur les réseaux sociaux une banderole affirmant : « Y a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako. » Un slogan ouvertement raciste visant l’artiste franco-malienne. Les treize accusés comparaîtront devant la 17ᵉ chambre correctionnelle pour « injure publique en raison de la prétendue origine, ethnie, race ou religion » et « provocation publique à la discrimination en raison de la prétendue origine, ethnie, race ou religion ».
La réaction d’Aya Nakamura
Suite à ces attaques, Aya Nakamura avait réagi sur ses réseaux sociaux avec un message percutant : « Vous pouvez être raciste mais pas sourd… C’est ça qui vous fait mal ! Je deviens un sujet d’État numéro 1 en débats etc mais je vous dois quoi en vrai ? Kedal. »
Sacrée artiste féminine aux Victoires de la musique 2024, Aya Nakamura est aujourd’hui l’artiste francophone la plus écoutée dans le monde. Sa performance lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris, où elle a mêlé ses tubes « Pookie » et « Djadja » à un classique de Charles Aznavour, « For me formidable », a marqué un moment fort de l’événement.
Cette affaire rappelle que le racisme est toujours présent dans notre société. Il est essentiel de poursuivre la lutte contre toutes les formes de discrimination, qu’elles soient liées à l’origine, à l’ethnie, à la race ou à la religion. Le jugement de ces treize personnes est une étape importante dans ce combat. Il est important de noter que le parquet de Paris a reçu, le 13 mars 2024, des signalements de la Licra et de SOS Racisme concernant ces publications racistes. Aya Nakamura a elle-même déposé plainte une semaine plus tard, le 20 mars. L’enquête a été confiée à l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine. Plusieurs suspects ont été placés en garde à vue ou entendus en audition libre, dont six en juillet dernier.