L’aventure de Michelin en Algérie touche à sa fin. Après plus de 60 ans de présence dans le pays maghrébin, la société de fabrication de pneumatiques se voit contrainte de fermer ses portes. Un départ qui semble lié aux turbulences auxquelles l’entreprise fait face, tant à l’échelle nationale qu’internationale.
Michelin en décalage avec les nouvelles orientations d’Alger
Michelin, dès son arrivée en 1963, possédait une usine de fabrication de pneus pour les véhicules de tourisme et les poids lourds à Bachdjerrah (Alger). Avec le temps, la société s’est spécialisée dans les pneus pour poids lourds en 2002, avec une production annuelle de 250 000 pneus, dont 40 % étaient destinés à l’exportation. Malheureusement, en 2013, l’entreprise a mis fin à la production de pneus en Algérie, mettant au chômage plus de 700 travailleurs.
« Il s’agit d’une décision industrielle prise dans un contexte de marché européen déprimé et extrêmement concurrentiel. L’usine Michelin d’Alger est située en ville et souffre d’un déséquilibre compétitif en raison de sa petite taille et de procédés industriels qui ne permettent pas de répondre à la demande actuelle des clients », avait expliqué l’entreprise française.
Dès lors, les géants de la fabrication de pneus se sont tournés vers l’importation, un modèle économique contraire aux nouvelles orientations et exigences d’Alger, qui privilégient la production locale plutôt que l’importation.
Michelin face au blocage des importations en Algérie
Compte tenu des nouvelles orientations d’Alger, Michelin éprouve de réelles difficultés à s’y conformer. Une situation qui a conduit les autorités compétentes à réagir. Ainsi, selon TSA, la société aurait du mal à obtenir les autorisations d’importation nécessaires pour poursuivre ses activités en Algérie. Une situation qui devrait, sans nul doute, contraindre le groupe à fermer dans les jours ou semaines à venir.
Vers la fin du règne de Michelin sur le marché
Longtemps numéro un dans la fabrication et la vente de pneus, Michelin traverse un moment très délicat. À son départ forcé d’Algérie s’ajoutent les difficultés que le groupe rencontre en France. En 2024, la société a annoncé la fermeture de deux usines en métropole, un choix lié à leur faible rentabilité face à la concurrence chinoise et aux coûts de l’énergie. Michelin est-il à son apogée ? Les années à venir édifieront l’opinion publique.