Les relations entre l’Algérie et le Mali se sont considérablement dégradées ces derniers mois. Les deux pays voisins, autrefois alliés, s’accusent mutuellement d’ingérence et de complicité avec des groupes terroristes. Au cœur de cette crise : la stratégie à adopter pour lutter contre l’insécurité grandissante au Sahel.
Sahel : Algérie et Mali aux prises sur la lutte antiterroriste
L’Algérie et le Mali s’opposent sur la meilleure manière de combattre le terrorisme au Sahel. Tandis que l’Algérie prône une solution politique, négociée avec les groupes armés, le Mali, en alliance avec le Burkina Faso et le Niger, privilégie une approche militaire. Ces divergences ont provoqué une escalade des tensions diplomatiques entre les deux pays.
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a récemment souligné l’échec des interventions militaires passées au Sahel et a plaidé pour un dialogue avec les mouvements signataires de l’Accord d’Alger. Il a déclaré : « La solution militaire est impossible au Sahel et au Sahara, notamment au Mali, car elle a été tentée à trois reprises par le passé et a échoué. »
De son côté, le Mali accuse l’Algérie de soutenir des groupes terroristes et d’ingérence dans ses affaires intérieures. Bamako a dénoncé « la sympathie manifeste des autorités algériennes à l’égard des groupes terroristes opérant au Mali et au Sahel ». Le gouvernement malien a également mis un terme à l’Accord de paix de 2015, accusant les groupes armés d’avoir rompu leurs engagements.
Cette crise entre l’Algérie et le Mali s’inscrit dans un contexte de détérioration progressive de leurs relations depuis 2023. Les deux pays ont rappelé leurs ambassadeurs à plusieurs reprises, témoignant de la profondeur des divergences.
La fin de la mission de la Minusma au Mali a exacerbé les tensions, les affrontements entre l’armée malienne et les groupes armés reprenant de plus belle. Les rebelles, regroupés sous le Front pour la Libération de l’Azawad (FLA), ont accusé Bamako d’abandonner l’Accord de paix.