La fermeture de bases militaires étrangères en Afrique a plongé plus de 2 000 travailleurs locaux dans une situation de précarité. Après des années de service, ces employés se retrouvent sans emploi et sans perspective claire d’avenir. La situation est particulièrement critique pour ceux qui ont consacré des décennies de leur vie à ces bases, et qui se retrouvent aujourd’hui sans ressources.
Afrique : 2 000 emplois perdus, retrait des bases
La fermeture des bases militaires étrangères a eu un impact dévastateur sur la vie de milliers de travailleurs africains. Au Mali, au Tchad, au Niger, au Sénégal et en Côte d’Ivoire, des centaines d’employés locaux ont perdu leur emploi. Les spécialistes de l’informatique, les ingénieurs en télécommunications, les comptables, les mécaniciens et les cuisiniers se retrouvent sans ressources.
Au Sénégal, Djibril Ndiaye, après 26 ans de service, voit sa vie basculer. « La scolarité de nos enfants, de l’enseignement primaire à l’enseignement supérieur, est en danger », déclare-t-il. Au Niger, Aboubacar Ousmane, chef cuisinier pendant plus de 20 ans, peine à payer son loyer. Rhissa Sadikan Saloum, comptable, craint de ne plus jamais retrouver d’emploi. « La situation est très compliquée pour nous parce qu’il n’est pas facile de trouver un emploi aujourd’hui, après avoir travaillé pour les forces françaises », explique-t-il.
Des plans de réintégration incertains
Les pays en Afrique concernés n’ont pas tous dévoilé leurs plans de réintégration pour les travailleurs licenciés. L’armée française a organisé un forum de l’emploi au Sénégal, offrant 300 emplois à 162 personnes. Un plan social prévoit une indemnité de 1,5 million d’euros et des ateliers pour la création d’entreprises. En Côte d’Ivoire, un plan de licenciement est en cours d’élaboration, avec une possibilité de reclassement pour certains employés.
Au Niger, les travailleurs licenciés ont tenté d’intégrer la fonction publique, mais sans succès. Au Tchad et en République centrafricaine, aucune réponse officielle n’a été donnée. Au Mali et au Burkina Faso, la situation des travailleurs reste floue.
« Nous nous attendons à ce que le personnel soit réintégré ou redéployé dans les entreprises publiques ou dans la fonction publique, car il s’agit d’un personnel qualifié et expérimenté », affirme M. Ndiaye.