L’Afrique du Sud a enregistré un déficit de 3 milliards de rands dans ses recettes fiscales en raison du déplacement des personnes fortunées hors du pays. Un fait préoccupant pour un pays largement dépendant des impôts.
Dépendance aux impôts sur le revenu, les sociétés et la TVA
Le South African Revenue Service (SARS), l’organisme chargé de la collecte des impôts en Afrique du Sud, a perdu une somme exorbitante de 3 milliards de rands en 2024, selon les derniers rapports sur les statistiques fiscales annuelles pour cette année. La cause principale de cette perte est liée au départ de 38 000 contribuables, qui ont mis fin à leur résidence fiscale dans le pays pour adopter un statut de non-résident.
Cette fuite des contribuables fortunés représente un défi économique majeur pour l’Afrique du Sud. Les recettes fiscales sont essentielles pour financer les services publics, les programmes sociaux, les opérations gouvernementales critiques et le développement économique du pays. L’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRP), l’impôt sur les sociétés (IS) et la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) constituent les principales sources de revenus fiscaux.
Performances fiscales passées et impact futur
Entre 2013 et 2022, le ratio des recettes fiscales de l’Afrique du Sud par rapport au PIB a surpassé celui de 36 autres pays africains. Pendant cette période, la moyenne des ratios fiscaux des pays africains est passée de 14,9 % à 16,0 %, tandis que celui de l’Afrique du Sud a augmenté de 24,8 % à 27,1 %. Cependant, pour la période 2023-2024, ce ratio pourrait chuter en raison de la perte des 3 milliards de rands.
La résidence fiscale et ses implications
En Afrique du Sud, un changement de résidence fiscale entraîne des obligations déclaratives auprès du SARS. Il est important de noter que la résidence fiscale diffère de la nationalité, de la résidence permanente ou de la citoyenneté, et ne reflète pas directement les chiffres de la migration. Les citoyens sud-africains qui détiennent leur résidence fiscale à l’étranger ne sont pas nécessairement des émigrants définitifs, mais leur départ fiscal entraîne une baisse des recettes fiscales nationales.
En somme, cette situation pourrait aggraver les défis économiques auxquels l’Afrique du Sud est confrontée et affecter sa capacité à maintenir une croissance durable.