Le président russe, Vladimir Poutine, a dépêché une délégation en mission officielle auprès des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES). Dirigée par le vice-premier ministre Alexandre Novak, cette délégation a visité le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
AES : la Russie renforce ses liens avec le Mali, le Burkina Faso et le Niger
Lors de cette visite, Alexandre Novak a assuré de l’engagement indéfectible de la Russie à les accompagner dans leur nouvelle trajectoire politique, marquée par une série de coups d’État qui ont bouleversé l ‘ordre régional. Le message, homogène à chaque étape, soulignait la volonté de Moscou de consolider ses partenariats au-delà du domaine sécuritaire.
A toutes les étapes, le discours a été presque le même. Moscou veut renforcer et consolider ses relations avec chacun des trois pays dans plusieurs domaines. « Aujourd’hui, des projets d’une importance régionale visant à améliorer la qualité de la vie des populations, notamment l’accès à l’électricité ou le développement des infrastructures de transports, sont activement mis en place », a déclaré Alexandre Novak à Niamey.
Malgré ces annonces sur les projets socio-économiques, le volet militaire reste central dans les relations entre la Russie et les pays de l’AES. La délégation russe comprenait des représentants éminents du ministère de la Défense. Ce qui illustre clairement la priorité accordée à la coopération en matière de défense.
À Niamey, avant même l’arrivée des émissaires russes, un avion-cargo chargé de matériel militaire a été livré. Cette assistance militaire s’inscrit dans une volonté commune de renforcer les capacités des forces armées locales pour faire face aux menaces sécuritaires dans la région, notamment les groupes terroristes.
Des échanges stratégiques au Burkina Faso
Au Burkina Faso, Alexandre Novak et sa délégation ont rencontré Kassoum Coulibaly, ministre de la Défense et des Anciens combattants. Les discussions ont porté sur la sécurité nationale et régionale, l’augmentation du contingent russe représenté par l’African Corps, la formation des troupes de l’armée burkinabè, et les attentes exprimées par Ouagadougou en matière de renforcement des capacités de défense.
Cette tournée illustre la place très importante que la Russie prend dans le Sahel avec l’AES, une région autrefois dominée par la France. Alors que les membres de l’AES cherchent à diversifier leurs partenariats stratégiques, cette proximité avec Moscou est perçue comme une remise en cause de l’influence traditionnelle de Paris.
En consolidant ses liens avec le Mali, le Burkina Faso et le Niger, la Russie montre qu’elle est déterminée à jouer un rôle de premier plan dans la recomposition géopolitique de la région sahélienne. Sa stratégie est basée sur trois piliers : défense, économie et diplomatie.