Adama Bictogo, homme, Président de l’Assemblée Nationale Ivoirienne, traverse actuellement de sérieuses difficultés entre contrôles fiscaux et la perte de marchés stratégiques.
Selon Africaintelligence, les autorités ivoiriennes ont récemment lancé des investigations sur plusieurs entreprises fondées par Adama Bictogo. Cette démarche est effectuée malgré son statut élevé au sein du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti au pouvoir. Ces contrôles visent à examiner les impôts payés par ses sociétés ces dernières années par souci de transparence et de régulation stricte.
Des difficultés pour Adama Bictogo : Enquêtes fiscales et conflits Internes au RHDP
Parallèlement, le groupe Snedai, détenu par Bictogo, a perdu des marchés essentiels. Snedai n’est plus l’opérateur principal pour la confection des cartes de la couverture maladie universelle (CMU) de Côte d’Ivoire, un marché qu’il détenait depuis le lancement du système d’assurance maladie gouvernemental.
De plus, le contrat de fabrication des passeports et de délivrance de visas, également attribué à Snedai, a pris fin cette année sans négociation pour une prorogation. Le gouvernement a opté pour un appel d’offres public, ce qui accentue les difficultés auxquelles Bictogo doit faire face.
La situation est aggravée par les tensions politiques internes. La proximité de Bictogo avec certains leaders de partis d’opposition provoque des crispations au sein du RHDP. Des figures influentes du parti, comme Ibrahim Cissé Bacongo, le secrétaire exécutif, maintiennent des relations tendues avec Bictogo, qui nourrit des ambitions présidentielles pour 2025 si le président actuel, Alassane Ouattara, renonce à briguer un quatrième mandat.
Les relations conflictuelles de Bictogo s’étendent également à Fidèle Sarassoro, le directeur de cabinet présidentiel, Kandia Kamissoko Camara, la présidente du Sénat, Alain-Richard Donwahi, ancien ministre de la Défense, et Téné Birahima Ouattara, le frère cadet du président.
Après Guillaume Soro, le tour de Bictogo ?
Cette conjoncture défavorable pour Adama Bictogo met en lumière les défis politiques et économiques auxquels il est confronté. En tant que figure clé du RHDP, ses difficultés pourraient avoir des répercussions dans la guerre de succession à Alassane Ouattara, surtout si le président reste sur son intention de se retirer de la politique à la fin de son mandat en 2025.
Les contrôles fiscaux et la perte de contrats affaiblissent sa position, ses ambitions présidentielles et ses relations conflictuelles au sein du parti. Tout laisse croire que le président de l’Assemblée nationale, Adama Bictogo, est dans l’œil du cyclone depuis déjà un moment. Alors qu’il est député d’Agboville, il a été envoyé par le président Alassane Ouattara dans la difficile commune de Yopougon, fief du PPA-CI du président Laurent Gbagbo.
Là où de nombreux hauts dirigeants du RHDP espéraient sa défaite, Bictogo a su manœuvrer pour l’emporter dans cette commune, qui est une des plus peuplées de Côte d’Ivoire. Ce succès de l’homme qui réclamait le tabouret de Guillaume Soro a envoyé un message sérieux de sa capacité à déjouer tous les obstacles sur le chemin de ses ambitions. Les actuelles difficultés auxquelles il est confronté sonnent comme le franchissement d’un palier supplémentaire par ses détracteurs.