Les avocats de Mohamed Bazoum n’ont pas tardé à réagir à l’accusation de tentative d’évasion portée contre leur client. Dans un communiqué de presse diffusé ce vendredi 20 octobre, ils ont rejeté avec vigueur les faits allégués par la junte.
Niger : Les avocats de Mohamed Bazoum rejettent l’accusation de tentative d’évasion
Selon le porte-parole de la la junte nigérienne, le président déchu Mohamed Bazoum aurait tenté de s’évader dans la nuit du mercredi 18 au jeudi 19 octobre 2023. Mais selon les avocats de l’accusé, il s’agit d’une manœuvre montée de toutes pièces par les autorités militaires.
Le collectif des avocats de Mohamed Bazoum rejette « énergétiquement ces accusations montées de toutes pièces contre le président Bazoum », a déclaré le coordinateur du collectif, Mohamed Seydou Diagne.
Selon Mohamed Seydou Diagne, en détenant secrètement Bazoum, « c’est une nouvelle ligne rouge qui a été franchie par une junte qui continue à violer les droits fondamentaux » de leur client. « Elle aura à répondre de ses actes », a-t-il ajouté.
Mohamed Bazoum et sa famille détenus depuis le 26 juillet
Les avocats ont rappelé que depuis le coup d’État survenu le 26 juillet 2023, leur client et sa famille (son fils Salem et sa femme Hadiza) sont détenus par la junte au sein de la résidence présidentielle de Niamey. Cette détention est arbitraire, selon le collectif des avocats.
Selon leur déclaration, Mohamed Bazou et ses co-détenus n’ont jamais été présentés à un magistrat et « n’avaient pas non plus été informés de l’existence d’une quelconque procédure à leur encontre ».
Salem Bazoum détenu malgré la décision du juge qui exige sa libération
Les avocats de Salem Bazoum ont réussi à avoir de la part d’un juge une décision obligeant les militaires à le libérer. Mais malheureusement, cette décision n’est pas pas appliquée jusque-là. Selon Mohamed Seydou Diagne, « le 19 octobre, ils avaient reçu l’ordonnance leur permettant de notifier à l’État du Niger pour que la décision soit appliquée ».
Par ailleurs, les avocats ont rappelé qu’ils ont introduit à la Cour de justice de la CEDEAO, le 15 septembre, une plainte pour violation de l’ensemble des libertés fondamentales et des droits politiques de Mohamed Bazoum.