Le cardinal Laurent Monsengwo a condamné, ce mardi, la répression violente de la marche des chrétiens catholiques contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila. L’archevêque de Kinshasa a dénoncé « la barbarie » des forces de sécurité et a appelé les « dirigeants incapables de protéger la population » à dégager pour que règnent la paix et la justice en RDC.
Le cardinal Laurent Monsengwo s’insurge contre la répression des chrétiens
Dimanche 31 décembre 2017, les forces de sécurité de la RDC ont sévèrement réprimé des messes dans les lieux de culte à coups de gaz lacrymogène et empêché des marches organisées à l’appel du Comité laïc de coordination (CLC) pour revendiquer « l’application réelle » de l’accord de la Saint-Sylvestre. Face à cette répression qui a fait douze morts et de nombreux blessés, selon les organisateurs, le Cardinal Monsengwo est sorti de sa réserve et n’a pas mâché ses mots. Le responsable catholique, déjà connu pour ses prises de position en faveur des mouvements citoyens la Lucha ou Filimbi, a vivement condamné et stigmatisé les agissements des « prétendus vaillants hommes en uniforme ».
L’archevêque de Kinshasa s’est par ailleurs dit choqué par « ces actes ignobles » des forces de sécurité et se demande comment faire encore confiance à des dirigeants incapables de protéger la population, de garantir la paix, la justice et l’amour du peuple. « Comment ferons-nous confiance à des dirigeants qui bafouent la liberté religieuse du peuple, liberté religieuse qui est le fondement de toutes les libertés ? », s’est-il interrogé.
Laurent Monsengwo s’insurge donc contre la répression des fidèles chrétiens et dénonce une « instrumentalisation de la liberté religieuse pour masquer des intérêts occultes, par exemple l’accaparement des ressources, des richesses, le maintien au pouvoir par des méthodes anticonstitutionnelles ».
Pour sa part, la Conférence des évêques catholiques de la RDC (Cenco) demande qu’une « enquête sérieuse et objective » soit ouverte afin d’établir les responsabilités sur les pertes en vie humaine et les agressions physiques.