Les sécessionnistes camerounais appellent de tous les voeux à l’indépendance de l’État de l’Ambazonie. Mais les voies à suivre pour y parenir divergent d’un camp à l’autre. Tandis que certains pronent la voie pacifique, d’autres optent plutôt pour une méthode radicale, voire guerrière.
La division des sécessionnistes, un frein à leur propre combat
Dans les régions anglophones camerounaises, le soutien du peuple aux sécessionnistes est inébranlable, mais la méthode à adopter pour aboutir à l’objectif escompté présente deux idéologies complètement opposées.
D’un côté, les radicaux menés par le président autoproclamé de l’Ambazonie, M. Sisiku Ayuk Tabe qui prône une lutte sans merci face au régime Paul Biya. Dans cette perspective de rejet de toute négociation avec le pouvoir, 47 membres de ce camp ont été arrêtés au Nigeria, puis livrés au régime camerounais qui n’a trouvé d’autre issue que de les incarcérer. Jusque-là, leur lieu de détention reste inconnu, surtout en ce qui concerne le leader du mouvement.
De l’autre côté, se trouvet les sécessionnistes modérés. Ils sont les premiers dans la logique séparatiste depuis 1995, et sont réunis autour du SCACUF ( southern Cameroons Ambazonia consortium united front). Pour eux, la lutte pacifique est l’itinéraire convenable à l’avènement de l’indépendance de la région anglophone dite Ambazonie.
Idéologiquement, les deux camps sont catégoriquement opposés. Ce qui entorse, à un certain niveau, la bonne tenue de la lutte. En plus, n’appartenant ni à l’un, ni l’autre, John Fru Ndi, le principal leader de l’opposition camerounaise, est lui aussi issu de la parti anglophone du pays des Lions indomptables.Demeurer au sein de la nation jusqu’à ce que le succès électoral s’en suive, telle est l’idée nourrie par le Chairman, comme l’appel affectueusement ses partisans.
Toutes ces réalités représentent un point d’achoppement à l’avènement de l’Etat de l’Ambazonie. Ce qui pourrait constituer un frein à l’indépendance de la région anglophone du Cameroun.