Le procès de Khalifa Sall, dit « la caisse d’avance », s’est achevé ce vendredi 23 février après cinq semaines d’audience. Les juges se sont retirés pour délibérer et leur verdict sera rendu le 30 mars prochain.
Vers une condamnation ou une libération de Khalifa Sall ?
C’est l’un des procès les plus suivis au Sénégal. Le député-maire de Dakar, Khalifa Sall est accusé de « faux et usage de faux en écriture de commerce, faux dans les documents administratifs, escroquerie portant sur les deniers, blanchiment de capitaux et association de malfaiteurs, détournement de deniers publics et complicité de détournement de deniers publics ». L’édile de la capitale sénégalaise et sept (7) collaborateurs auraient détourné 1,83 milliard de FCFA (2,8 millions d’euros) entre 2011 et 2015.
Après l’instruction du dossier, les accusés ont comparu devant le tribunal correctionnel de Dakar. Plusieurs audiences ont eu lieu depuis l’ouverture du procès en décembre 2017. Ce vendredi 23 février marquait par ailleurs le clap de fin pour cette affaire dite la « caisse d’avance ».
Cette dernière journée a été marquée par des débats de haut niveau. La défense, qui dénonce depuis le début un procès politique pour briser les ambitions politiques de leur client, a repris point par point les arguments développés par l’accusation.
Les avocats de l’élu local ont demandé la relaxe des accusés, estimant qu’aucune infraction n’a été commise, car les fonds en question étaient politiques. « Cela a été grandement et amplement démontré à la barre. Parce que toutes les pièces à conviction, toutes les preuves ont été apportées. Nos clients sont innocents », soutient maitre Khassimou Toure.
Pour le procureur Serigne Bassirou Guèye, les infractions visant les prévenus « existent bel et bien ». Selon lui, le maire de Dakar a utilisé de « fausses factures. Les fonds ne sont pas politiques, ça n’existe pas à la mairie. Nous avons suffisamment apporté les éléments qui montrent que Khalifa et ses collaborateurs ont commis les infractions qui leur sont reprochées », a-t-il martelé.
Selon les règle de la procédure, Khalifa Sall a pris en dernier la parole, expliquant : « Dans toutes mes fonctions politiques, je n’ai jamais eu un quelconque reproche. C’est la raison pour laquelle je reste au service des Sénégalais. Je leur redis mon engagement, ma disponibilité, ma détermination à servir ce pays. », a-t-il conclu.
Après ces débats à l’audience, la Cour s’est retirée afin de prendre la décision de justice. Ainsi, le verdict de ce procès est attendu impatiemment par tout un peuple le 30 mars.