L’intervention de l’armée française dans l’arrestation de Laurent Gbagbo lors de la crise postélectorale n’est nullement pas du goût de Jean-Luc Mélenchon. Pour l’opposant français, la France a contribué à créer un État de non-droit en Côte d’Ivoire.
Quand Mélenchon prend la défense des Gbagbo
Après les révélations de Médiapart sur le rôle joué par la France dans l’arrestation et le transfèrement de l’ex-président Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale (CPI), les réactions ne font que se succéder à travers la planète. Jean-Luc Mélenchon est une fois de plus monté au créneau pour dénoncer la manière guerrière dont la France intervient dans ses anciennes colonies d’Afrique.
Pour le président de la « France insoumise« , la France devrait changer de fusil d’épaule dans ses relations avec les États africains. « En Afrique, il faut faire de la politique, car chaque fois que nous avons fait autre chose, nous sommes allés au désastre. Chaque fois qu’on intervient militairement, le résultat est un désastre », a-t-il dénoncé, avant d’indiquer : « Ce n’est plus la grande révolution de 1789. Les gens n’aiment pas les missionnaires armés. »
Poursuivant, l’ancien membre du Parti socialiste français a vertement critiqué l’action de la force Licorne pour déloger Laurent Gbagbo et le remettre aux forces pro-Ouattara : « Regardez ce que nous avons fait en Côte d’Ivoire. Ah vous aviez fait un saut périlleux en arrière « ah la démocratie, les droits de l’homme »! C’était Gbagbo l’abominable homme des neiges. D’accord, il est là-bas maintenant au tribunal international, des centaines de gens sont cependant en prison, qui ne sont ni jugées, qui ne donnent lieu à aucune espèce de travail judiciaire. »
Réputé pour ses prises de position sans langue de bois, l’ancien candidat à la présidentielle française a également fustigé l’acharnement du régime Ouattara contre le Franco-ivoirien Michel Gbagbo, le fils de l’ex-président ivoirien : « Le fils de Gbagbo qui a pour unique motif d’inculpation qu’il est le fils de Gbagbo. Cet homme qui n’a jamais eu aucune activité politique a été détenu pendant des mois et des mois dans une fosse et personne ne l’a défendu parce qu’il s’appelait Gbagbo. »
Face à tout ce désastre, JL Mélenchon s’interroge : « Qu’avons-nous fait en Côte d’Ivoire ? Qu’est ce que nous avons rétabli ? Qu’est ce que nous avons fait de si beau qui vaille la peine que l’on s’en vante aujourd’hui ? » Avant de s’écrier : « Rien! Eh bien, maintenant, ça suffit ! »
« La politique à l’égard de l’Afrique, c’est d’aider sans cesse à ce que l’on se parle, à ce qu’il y ait de la démocratie et que l’on vote », telle est donc la nouvelle recette qu’il propose dans les relations franco-africaines.