Depuis son éviction de l’équipe gouvernementale fin novembre 2016, Gnamien Konan ne manque aucune occasion pour tirer à boulets rouges sur le gouvernement ivoirien. À la faveur des élections sénatoriales remportées par le RHDP, le fondateur de l’UPCI a accusé le pouvoir d’avoir orchestré des manoeuvres politiciennes pour s’éterniser au pouvoir.
Quand Gnamien Konan dévoile les micmacs du pouvoir Ouattara
Gnamien Konan n’a pas été tendre avec Alassane Ouattara et les nouvelles autorités ivoiriennes dans sa dernière sortie. Au lendemain du scrutin sénatorial, le premier du genre en Côte d’Ivoire, remporté haut les mains par la coalition au pouvoir, l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a estimé que le régime d’Abidjan est dans une logique de conservation du pouvoir. En témoignent, selon lui, les manoeuvres mises en oeuvre à Abidjan pour avoir une représentation écrasante dans toutes les institutions du pays.
Ainsi, que ce soit à la Présidence, à l’Assemblée nationale, dans les Conseils régionaux et municipaux, ou maintenant au Sénat, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) a quasiment raflé la majorité des élections organisées à travers le pays. Pour le fondateur de l’Union pour la Côte d’Ivoire (UPCI), le découpage électoral, la composition de la Commission électorale indépendante (CEI), les conditions d’organisation des élections, tout est mis en place pour que le régime se taille la part du lion se donne l’impression d’avoir une bonne couverture nationale.
Voici l’intégralité de la déclaration de Gnamien Konan
« Ben, y’a pas de quoi en faire une montagne. ASEC-Senior contre ASEC-Juniors. Roger Ouegnin arbitre. Est-ce que Africa peut gagner ? Vous aussi. Ils avaient déjà la Présidence de la République et l’Assemblée nationale. Ils ont rajouté un Sénat pour parachever leur domination territoriale, conformément à leur ambition de régner sur la Côte d’Ivoire pour des siècles et des siècles. Ils ne sont pas venus pour regarder la Lagune Ébrié, comme on dit chez nous. Enfin. Il ne leur manque plus qu’une dernière institution: le parti unique, pardon, le parti unifié, le Big Crunch, c’est plus cosmique. Le parti État, le RHDP.
Mais croyez-moi, tout ce château de cartes ne tient qu’à un filon: la gestion de l’argent public, nos impôts. Le fait qu’ils en disposent comme bon leur semble, est la seule chose qui les rend si supérieurs à nous dans les urnes et si méprisants dans les rues. Donc chers frères, chères sœurs, patriotes du nord et du sud, de l’Est et de l’Ouest. Notre problème n’est pas tant la CEI ou le Sénat. Notre problème, c’est le fait que quelqu’un puisse utiliser notre argent pour nous opprimer, pour briser le cou à notre petit Bouba de démocratie, et nous faire avaler des tonnes de croissance et de dettes.
Alors debout! Il nous faut une vraie loi électorale. Ne serait-ce que celle de notre meilleur voisin: le Burkina Faso. Qui limite les pluies de milliards dans leur élection présidentielle. Oui ? Dire que Sarko peut aller en taule pour treize petits milliards de Kadhafi utilisés dans sa campagne présidentielle. Il s’est juste trompé de continent, notre Sarko national. Bref!
Au pays des hommes intègres, j’ai toujours pensé qu’un nom, ça se mérite, c’est mon cas non ? Au pays des hommes intègres disais-je, à trois mois des élections, les meetings, les panneaux publicitaires, les tee-shirts, les enveloppes, les mallettes, etc… tout ça, c’est interdit.
Donc, proposons au pouvoir, une loi électorale où six mois avant le scrutin, tout ça soit interdit. Normalement, ils ont tellement bien travaillé que ça ne devrait pas leur poser de problème. Allez, haut les cœurs, à vos claviers!!! »