Emmerson Mnangagwa était l’invité d’Alassane Ouattara à l’Africa Ceo Forum. Les présidents ivoirien et zimbabwéen ont profité de cette rencontre hautement économique pour nouer et renforcer la coopération ivoiro-zimbabwéenne.
Mnangagwa veut bénéficier de l’expérience de Ouattara
La Côte d’Ivoire et le Zimbabwe se sont davantage rapprochés ces derniers temps. Cette coopération naissante est, à n’en point douter, le fruit d’une diplomatie savamment menée par le président Alassane Ouattara. Le chef de l’Etat a en effet invité le président Emmerson Mnangagwa à la 6e édition de l’Africa Ceo Forum qui s’est tenu à Abidjan les 26 et 27 mars 2018. Le président ghanéen Nana Akufo-Addo était également présent à ce rendez-vous qui a réuni près de 1500 chefs d’entreprises, des investisseurs et des décideurs politiques venus de 60 pays.
Au terme de cette rencontre, le président ivoirien a accordé une audience à son homologue zimbabwéen. Le président de ce pays d’Afrique australe a, au cours de ce tête-à-tête, exprimé « sa volonté de bénéficier de l’expérience de certains pays africains dans les domaines de l’agriculture, de l’énergie, des infrastructures et des mines, afin de booster le développement du Zimbabwe ».
Le successeur de Mugabe a par ailleurs indiqué que « le nationalisme politique doit céder sa place aujourd’hui au nationalisme économique et à l’intégration des économies africaines ». « Le Crocodile » a également affiché son ambition de faire de son pays « une économie de première classe d’ici à 2030 ».
Tout en souhaitant ses voeux de réussite à son illustre hôte, le président Alassane Ouattara s’est félicité de ses relations bilatérales avec « un pays dont le potentiel et les ressources importantes dans les domaines agricole et minier pourraient permettre d’améliorer le niveau de vie de ses concitoyens ». Il s’est par ailleurs prononcé sur la transition pacifique au Zimbabwe.
Notons que le président Ouattara était l’un des premiers chefs d’État à appeler à la démission du président Robert Mugabe lors du bras de fer avec les militaires zimbabwéens en novembre dernier. « Il faut que le président Mugabe puisse quitter ses fonctions dans la dignité », avait-il déclaré lors de son allocution à la cérémonie d’ouverture du Salon international de l’agriculture et des ressources animales (SARA) 2017 à Abidjan.
Ce soutien implicite aux nouvelles autorités zimbabwéennes pourrait donc expliquer le rapprochement actuel entre Abidjan et Harare. Poursuivant sur sa lancée, le président ivoirien a prédi une élection présidentielle ouverte et transparente en juillet prochain.