Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié se sont rencontrés, ce mardi au palais présidentiel d’Abidjan, pour booster la création du parti unifié. Au terme de cette rencontre, le comité de haut niveau a remis aux deux leaders du RHDP la première mouture du manifeste de la nouvelle entité à créer, apprend-on de JA.
Ouattara et Bédié reçoivent le projet de statuts du parti unifié
Après les escalades verbales, la surenchère et autres diatribes entre cadres du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et ceux du Rassemblement des républicains (RDR), l’heure est désormais à l’accalmie. Ce climat apaisé a été possible grâce à une rencontre, en début de semaine, entre le président Alassane Ouattara et l’ex-président Henri Konan Bédié. Les deux alliés de la coalition au pouvoir ont, en effet, « adopté le principe de l’accord politique pour la création d’un parti unifié ».
Aussi, le comité de haut niveau co-présidé par le vice-président Daniel Kablan Duncan et le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly leur a proposé les projets du « manifeste et des statuts » du parti unifié. Cependant, ces deux documents doivent faire l’objet d’une révision, voire d’un amendement plus consensuel avant d’être adopté et validé par les présidents des six partis politiques composant le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP, le nom du futur parti unifié).
A la lecture de ces documents, l’on note d’emblée que « le RHDP adhère à l’idéologie du libéralisme économique et est résolument attaché à la forme républicaine et laïque de l’État et à son contenu démocratique ».
Fortement attachés à la personne de Félix Houphouët-Boigny, le premier président de la Côte d’Ivoire, les membres de la coalition RHDP ont pris comme symbole du parti unifié, le bélier (Boigny signifie bélier en Baoulé) et les couleurs du parti seront le blanc, le vert et l’orange, à l’image du drapeau national.
Par ailleurs, l’organisation de cette nouvelle entité politique est fortement calquée sur le PDCI quant à ses différents démembrements (bases, sections, représentations), mais le comité de direction est semblable à celui du RDR. C’est dire que tout a été mis en œuvre pour éviter de faire des lésés au sein de ce futur parti unifié.
A cet effet, les textes prévoient des sanctions à l’encontre de tout militant du futur parti qui ramerait à contre-courant, tel qu’il est constaté ces derniers temps. « Sont interdits et sanctionnés, notamment, les actes ci-après : déclarations contre le parti ou les décisions prises par le parti dans la presse écrite ou audiovisuelle ou à l’occasion d’un rassemblement de militants, au nom du parti et sans son aval », est-il mentionné. Avant de préciser : « Peu importe que ces déclarations émanent d’un responsable d’une instance dirigeante ou d’un militant de base, candidatures indépendantes contre des candidats investis par le parti, manquement à l’honneur et à la probité. »
Cependant, plusieurs questions restent en suspens et certaines dispositions ne trouvent pour l’instant pas l’assentiment de certains membres, notamment le président Henri Konan Bédié qui semble confiné dans un rôle de « président d’honneur » en sa qualité d’ancien président de la République.
Quoi qu’il en soit, ce processus prendra entre douze et dix-huit mois avant que la coalition RHDP ne se transforme effectivement en un parti unifié.
Notons que les partis fondateurs du nouveau parti RHDP sont : le Rassemblement des républicains (RDR), le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), l’Union pour la paix en Côte d’Ivoire (UPCI), le Parti ivoirien des travailleurs (PIT) et le Mouvement des forces d’avenir (MFA).