Le septentrion burkinabè subit de multiples attaques terroristes ces dernières années. Un groupe terroriste local proche de l’État islamique (EI) vient de revendiquer l’enlèvement d’un enseignant dans la région, promettant de combattre l’enseignement français .
L’État islamique (EI) se dresse contre l’enseignement classique au Faso
Dans la province du Soum comme dans tout le nord du Burkina Faso, les incursions des terroristes sont devenues tellement récurrentes que les populations vivent dans une psychose permanente. Selon un bilan officiel, l’on note 80 attaques jihadistes perpétrées dans cette région sahélienne, ayant causé 133 morts, sans compter les blessés, les personnes enlevées et autres destructions de biens.
Aussi, le groupe État islamique dans le grand Sahara (EIGS) qui opère aux trois frontières malienne, nigérienne et burkinabè, est déterminé à poursuivre ses actions de terreur. À l’image de Boko Haram qui signifie en Haoussa « l’éducation occidentale est un péché », ce groupe terroriste s’est également lancé dans la traque à tous les acteurs du système éducatif.
C’est ainsi que le 12 avril dernier, un enseignant de l’école primaire de Bouro, dans la localité de Nassoubou, a été enlevé par des assaillants. Cinq jours après, ce rapt a été revendiqué par l’EIGS : « Nous revendiquons l’enlèvement le 12 avril d’un maître d’école qui parlait français aux élèves », avant de menacer de plus belle : « Tous ceux qui enseignent en français seront combattus. »
Loin d’être un acte isolé, les faits d’armes de ces terroristes dans le Nord-Faso sont légion. Le récent assassinat du maire de Koutougou est également à mettre à leur actif. Et pour justifier ce crime crapuleux, le porte-parole de ce groupe proche de Daesh a déclaré : « Les moudjahidines ont tué Hamid Koundaba, qui travaille contre nous avec l’armée du Burkina Faso, pour les Croisés. » Plusieurs autres menaces ont été proférées contre d’autres enseignants, et des écoles ont même été fermées pour prévenir la mise à exécution de ces menaces.
Fortement préoccupé par ces assauts répétés des terroristes dans son pays, le Président Roch Marc Christian Kaboré a déployé les forces de défense et de sécurité dans ces zones névralgiques pour la protection des personnes et des biens. Mais ces forces n’ont jusque-là pas réussi à rasséréner les populations. Ces dernières espèrent donc que le déploiement effectif de la force conjointe du G5 Sahel pourra être une solution à la montée de l’État islamique dans la région sahélienne.
Le président burkinabè avait par ailleurs exprimé, via un tweet, son indignation après la mort du maire de Koutougou : « Je condamne énergiquement l’assassinat lâche et ignoble ce dimanche du maire de la commune de Koutougou (Province du Soum) Hamidou Koundaba, par des individus non identifiés. »