A Madagascar, la police a dispersé à l’aide de gaz lacrymogènes, des centaines de manifestants qui s’étaient regroupés samedi matin dans le centre d’Antananarivo, la capitale malgache, pour protester contre la nouvelle loi électorale, adoptée début avril à l’Assemblée nationale.
Une manifestation de l’opposition dispersée par la police, à Madagascar
Il y a quelques jours, les députés de l’opposition malgache avaient appelé à un rassemblement devant l’hôtel de ville d’Antananarivo pour dénoncer ces lois électorales et la façon dont elles ont été adoptées, le 04 avril à l’Assemblée nationale.
Ces députés ont accusé leurs collègues du pouvoir d’avoir été corrompus et votés sans étude préalable, en faveur des trois textes principaux qui modifient, notamment les règles de révision des listes électorales, la publication des résultats et les conditions de candidature à la présidentielle.
Ces lois avaient été successivement adoptées par une majorité serrée de 79 des 151 élus.
Les autorités du pays avaient prévenu qu’elles ne toléreraient aucune manifestation politique.
Face à cette ambiance électrique annoncée ce week-end, et certainement par mesure de précaution, des boutiques et commerces de la capitale sont restés fermés ce samedi 21 avril et les rues ont été désertées vers 08h00 (locale), après que la police a commencé à disperser les manifestants.
A Madagascar, les prochaines élections (législative et présidentielle) sont prévues entre les 25 novembre et 25 décembre 2018, selon la Commission électorale malgache.
Contrairement au président sortant, Hery Rajaonarimampianina élu en 2013 qui n’a pas encore dévoilé sa volonté de se représenter à sa propre succession, pour un second mandat, deux anciens chefs d’Etat, à savoir, Marc Ravalomanana, président de 2002 à 2009, et Andry Rajoelina, au pouvoir de 2009 à 2014 l’ont déjà fait. Tous deux avaient été interdits de candidature en 2013.
Arrivé au pouvoir en 2013, l’élection de M. Rajaonarimampianina avait mis un terme à plusieurs crises politiques à répétition à Madagascar.
En 2009, Marc Ravalomanana avait été renversé par le maire d’Antananarivo de l’époque, Andry Rajoelina, avec le soutien de l’armée, assurant ainsi une transition politique, jusqu’en 2014.