Le journaliste Mancho Bibixy poursuivi pour son présumé rôle, dans les violences survenues dans les régions anglophones camerounaises, entre novembre et décembre 2016, s’est présenté mardi comme « un homme de dialogue », lors d’une audience, au tribunal militaire.
Le journaliste Bibixy se présente comme un homme non violent.
« Je suis un homme de dialogue, pas quelqu’un de violent », a déclaré Bibixy soutenant avoir « échangé avec plusieurs autorités » dont l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur, Fame Ndongo, pour « la résolution pacifique » de la crise anglophone.
Le journaliste était invité par la présidente du tribunal, le Colonel Abega Mbezoa, à prendre la parole, après les interventions des avocats de la défense.
Bibixy, alias « BBC » a été arrêté le 30 novembre 2016, à Bamenda (nord-ouest, épicentre de la crise anglophone) après avoir conduit une manifestation dans un cercueil au cours d’une marche, le 28 novembre ainsi que d’autres activistes.
Incarcérés depuis lors à la prison centrale de Yaoundé, ils n’avaient pas bénéficié de l’arrêt des poursuites décidé par le président, Paul Biya le 29 août 2017, contre certaines personnes inculpées pour leur présumé rôle dans les violences survenues dans le Nord-ouest et le Sud-ouest, dans la même période.
Le journaliste appelle au dialogue pour resoudre la crise anglophone.
Le journaliste et ses coaccusés sont poursuivis pour, « hostilité contre la patrie, outrages aux corps constitués, rébellion, dégradation des biens publics, pillage en bande et coaction de terrorisme ».
« Allons-nous attendre que 45.000 Camerounais meurent pour entamer le dialogue ? « , s’est interrogé Macho Bibixy se référant à l’apartheid, en Afrique du Sud.
Au tribunal qui a « l’opportunité de mettre fin à la crise anglophone ou de jeter de l’huile sur le feu », il a demandé de rendre « une décision juste ».
A l’issue des plaidoiries des avocats de la défense, la présidente du tribunal militaire, le colonel Abega Mbezoa a renvoyé l’audience à mercredi pour le délibéré.