Assis sur une chaise métallique, l’artiste ivoirien Franck Kouamé manie avec dextérité et délicatesse une pâte d’argile pour fabriquer un pot de fleurs, sous les regards admiratifs des visiteurs du Salon international du tourisme d’Abidjan (SITA).
SITA, plusieurs participants reconnaissent le talent de Franck.
Debout devant celui que certains surnomment le « maître de l’argile », des dizaines de personnes sont éblouies par la finesse de son travail.
« C’est magnifique, c’est beau ! », s’extasie Vanessa Micheau, une sexagénaire occidentale, bluffée par le talent de l’artiste.
Issu d’une famille modeste de 25 enfants, dont il est le 15e, Franck a suivi une formation de trois années au centre céramique de Katiola (Nord ivoirien), pour devenir potier.
« Quand j’étais à la maternelle je dessinais beaucoup, j’ai toujours eu un faible pour l’art. Après mon échec au Brevet d’études du premier cycle (BEPC) en 2013, je me suis inscrit au centre céramique de Katiola », confie-t-il.
Potier professionnel, ce jeune homme de 18 ans travaille du lundi au samedi de 08H00 à 17H00, avec l’un de ses anciens professeurs, à Bonoua, une ville du Sud-ouest de la Côte d’Ivoire.
« J’ai décidé de me bonifier auprès de l’un de mes professeurs qui a un atelier personnel, car je veux être incontournable en matière de poterie en Côte d’Ivoire », explique Franck.
« J’ai gardé Franck parce qu’il est le meilleur de sa promotion mais aussi, il aime ce qu’il fait et je crois que c’est le plus important », indique son employeur Ruphin Bah.
A l’aide une pâte d’argile rouge et d’un seau d’eau, Franck confectionne des petits pots pour des clients qui ont passé leurs commandes.
Pots de fleurs, jarres, foyers etc, il en fabrique au moins 20 en trois jours, à l’atelier où il travaille.
« J’aime ce que je fais, même si c’est fatiguant. Parfois j’ai envie d’abandonner, mais l’amour du métier prend toujours le dessus », confesse t-il.
S’il préfère garder le silence sur ce que lui rapporte chaque mois son activité, Franck confie tout de même qu’il parvient à subvenir à ses besoins et ceux de sa mère.
Franck Kouamé rêve d’avoir, dans deux ans, son propre atelier où il formera aussi des jeunes passionnés par la céramique.
Ouvert vendredi à Abidjan pour cinq jours, le SITA accueille pour sa 8e édition, 200 exposants en provenance de 20 pays, dont la Chine, qui est à sa première participation. Plus de 70.000 visiteurs sont attendus, selon les organisateurs.