A l’image de ce marchand ambulant qui se faufile dans les rues exiguës du populeux quartier de Grand-Yoff, à Dakar en vue « trouver une dépense quotidienne », Cheikh, 31 ans, est resté dans son parking de location de voiture pour attendre d’éventuels clients, à l’occasion de la fête du travail commémorée chaque 1er mai, partout dans le monde.
Le 1er mai, un jour comme tous les autres pour certains dakarois.
Si la place de la Nation, ex-Obélisque nichée au cœur de la capitale sénégalaise a refusé du monde issu des différentes centrales syndicales pour commémorer la traditionnelle fête du travail, Assane (28 ans), un boutiquier venu de l’intérieur du pays, n’est pas parti répondre à l’appel des travailleurs.
« Je ne comprends pas ce monde, dire que c’est la fête du travail et de faire le contraire de ce que l’on devrait faire, c’est paradoxal », ironise Assane qui a en main un paquet de sucre destiné à un client pressé.
Selon lui, « doivent fêter ce jour, les personnes qui ont un salaire à la fin du mois, et des non des gens qui travaillent dur pour subvenir à leurs besoins ».
Rencontrée au Rond-point liberté (Centre Dakar), Amy, 26 ans, assise à côté d’autres femmes sous l’ombre d’un arbre, cherche depuis un mois du travail comme « dame de ménage ».
« Je suis à la recherche du boulot depuis un mois et je ne suis pas seule à venir aujourd’hui », raconte la dame qui attend impatiemment des « futurs employeurs ».
Tout de rouge vêtu, Pape, la trentaine dépassée et employé dans une station de service, s’est présenté dans son lieu de travail au moment certains membres de sa famille « sont allés défilés sur les artères de la capitale ».
Pour lui, « la fête le 1er mai ne fait que rendre les gens plus paresseux », avant d’ajouter: « cette semaine est maintenant finie car beaucoup vont profiter pour anticiper le week-end surtout ceux qui sont dans le public ».
Le 1er mai est célébré dans de nombreux pays du monde et est déclaré jour férié.