Le président du tribunal militaire,Seydou Ouédraogo a renvoyé mercredi au 25 mai le procès du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina, pour permettre aux avocats de la défense commis d’office de « mieux s’imprégner » du dossier.
Putsch manqué 2015, le procès reporté.
Les six avocats commis d’office aux douze accusés laissés sans conseil après la démission (début avril) de leurs précédents avocats, ont sollicité et obtenu le renvoi du procès.
Selon eux, le temps imparti entre leur désignation le 11 avril et la reprise du procès le 9 mai, n’était pas suffisnt pour examiner les plus de 15.000 pages du dossier.
S’ils réclamaient jusqu’à un mois pour, ont-ils expliqué, « mieux s’imprégner » du dossier afin de défendre leurs clients, le président du tribunal leur a finalement accordé 16 jours.
Au cours de ce 9e jour d’audience, Seydou Ouédraogo a par ailleurs fait cas de nouveaux déports d’avocats de la défense, intervenus mardi.
Une fois encore, des accusés, huit au total, dont Gilbert Diendéré, se retrouvent sans avocats. Le bâtonnier doit leur en constituer d’autres, avant l’audience du 29 mai.
« Libre à un avocat de se déporter », a déclaré lors de l’audience Me. Prosper Farama, avocat des parties civiles, qui trouve cependant « curieux » que les déports sont intervenus la veille de la reprise.
Dans ce procès, a soutenu Me Yanogo, également avocat des parties civiles, « les déports semblent être une stratégie » de la défense pour en « empêcher » la tenue.
« Que les avocats de la partie civile cessent de nous diaboliser », a réagi Me. Antoinette Ouédraogo, avocate de la défense, pour qui les choses doivent se faire « progressivement », conformément au droit.
84 personnes sont poursuivies pour « attentat à la sûreté de l’Etat », lors du putsch avorté de septembre 2015. Parmi les accusés figurent le général Gilbert Diendéré, chef de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP, garde rapprochée de l’ancien président Blaise Compaoré) et le général Djibril Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré.
La résistance populaire à la tentative de coup d’Etat de septembre 2015 au Burkina a fait au moins 14 morts et des centaines de blessés.